La SNCB va tester des trains directs vers la Côte sur réservation, l’initiative fait grincer des dents

Les réservations sont ouvertes dès ce jeudi après-midi.

Le week-end des 5 et 6 juin, la SNCB déploiera des trains directs avec réservation vers et depuis le littoral. Ce service portera le nom de “Côte-Express”. Il s’agit d’un projet pilote en vue d’un déploiement éventuel de ce nouveau produit durant les vacances d’été, en complément de l’offre habituelle de trains, annonce jeudi la compagnie ferroviaire publique belge. Les réservations sont ouvertes dès ce jeudi après-midi.

Après l’affluence de l’année dernière

L’année dernière, une forte affluence avait été constatée certains jours à la Côte et les gares, singulièrement d’Ostende et de Blankenberge, avaient connu une saturation. Plusieurs bourgmestres, dont celui d’Ostende Bart Tommelein avaient à plusieurs reprises appelé la SNCB à prendre des mesures. Le projet-pilote a déjà été testé ces derniers jours avec les bourgmestres, la province de Flandre occidentale et les associations de voyageurs. “Leur réaction est positive”, affirme la SNCB.

Concrètement, ces nouveaux trains directs seront ouverts à la réservation uniquement en ligne jusqu’à une heure avant le départ. Afin de conserver un minimum de souplesse, 90 à 95% des places seront mises en vente, soit environ 8.000 places par jour de week-end. Il est demandé aux voyageurs qui souhaitent prendre un train direct avec réservation d’être présents en gare minimum 15 minutes avant le départ de leur train. Le personnel de la SNCB demandera au voyageur de présenter sa preuve de réservation et ce, avant de se rendre sur le quai. Un supplément de 1 euro sera demandé par personne, enfant compris, lors de la réservation.

Un projet pilote depuis plusieurs gares

Le projet-pilote vise à étudier la réaction des voyageurs, les flux en gare, l’usage du site internet et de l’application mobile, etc. En cas de (probable) validation par la SNCB et le ministre de la Mobilité Georges Gilkinet, cette nouvelle offre ferroviaire de et vers la Côte remplacera cet été les trains affrétés les années précédentes en cas de beau temps et ce tous les jours, quelle que soit la météo. En semaine, l’offre devrait comprendre 4 aller-retours (2 Bruxelles-Midi-Ostende et 2 Gand-Saint-Pierre-Blankenberge). En cas de beau temps, deux aller-retours supplémentaires, sans réservation, seront ajoutés. Le week-end, 10 aller-retours sur réservation remplaceront les 7 trains “beau temps” affrétés précédemment : 2 Bruxelles-Midi-Ostende, 1 Bruxelles-Midi-La Panne (calqué sur les heures d’ouverture du parc Plopsaland), 1 Bruxelles-Midi-Knokke, 2 Liège-Guillemins-Ostende, 2 Anvers-Central-Blankenberge et 2 Gand-St-Pierre-Blankenberge.

“En principe, on le fera pendant l’été”, a conclu Marc Huyberchts, directeur marketing et ventes de la SNCB lors d’un briefing presse en ligne, assurant par ailleurs qu’il n’existe “pas de plan de généraliser la réservation.” Cette nouvelle offre s’inscrit dans la “priorité stratégique” de la SNCB de “stimuler l’offre de loisirs”, a-t-il ajouté.

Navetteurs.be grince des dents

L’association de voyageurs Navetteurs.be rappelle dans un communiqué “son opposition à toute forme de réservation sur des trains du service public, bien que cette mesure ne s’applique que sur un nombre limité de trains.”

Pour Gianni Tabbone, porte-parole de Navetteurs.be, “cette mesure est imposée à la SNCB sous la pression des bourgmestres de la Côte qui souhaitent réguler l’afflux de voyageurs dans leurs villes et ce, alors que les organisations représentées au travers du Comité consultatif pour les Voyageurs ferroviaires ont remis un avis négatif par rapport à toute forme de réservations pour des trains SNCB. De plus, ces réservations doivent impérativement se faire via le site web et moyennant des frais de réservation de un euro. Bien que ce système puisse convenir à une partie des voyageurs qui pourront se déplacer de manière plus confortable et avec la garantie d’avoir une place assise, nous ne pouvons une fois de plus accepter qu’un service public pénalise une partie de la population n’ayant pas accès au numérique et propose des tarifs différents pour un même service.

Belga, image d’illustration Belga

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27 mai 2021 - 13h48
Modifié le 27 mai 2021 - 13h48