Le mot de l’année 2022 : les diverses crises pourraient influencer le choix du public

À quelques semaines de la fin de l’année, c’est de nouveau le moment de choisir les nouveaux mots de l’année 2022. L’opération pour élire le mot de l’année est de retour pour une huitième édition.

Qui se souvient d’ “ultracrépidarianisme” ? Cela désigne un comportement consistant à donner son avis sur des sujets à propos desquels on n’a pas de compétences. C’est ce terme qui a été désigné comme nouveau mot de l’année 2021 fin décembre dernier.  Depuis lors, il a quelque peu progressé dans les usages, mais ne s’est pas pour autant démocratisé. Une année 2021 qui détient le record avec 1447 propositions de mots nouveaux.

Aujourd’hui, La RTBF et Le Soir se mettent en quête du “nouveau mot de l’année 2022”.

Comment se déroule le processus ?

Dans un premier temps, les auditeurs de la RTBF, les lecteurs du Soir et les internautes formulent jusqu’au 30 novembre minuit leurs propositions dans un sondage accessible sur les sites internet des deux médias. Ils joignent à celles-ci une courte définition des termes proposés.

Dans un second temps, des linguistes du centre de recherche Valibel rassemblent ces propositions et soumettent celles qui rencontrent les critères à un jury composé de personnalités du monde des lettres et de journalistes de la RTBF et du Soir. Après débat, dix mots qui leur semblent les plus pertinents et inventifs seront retenus. Durant les deux semaines suivantes, le grand public fait son choix et l’exprime dans un nouveau sondage en ligne.

Une année 2022 chargée en faits marquants

Des termes devenus très fréquents ces derniers mois ne sont pas forcément des mots nouveaux. Pendant le Covid, nous sommes devenus familiers des termes comorbidité, gel hydroalcoolique ou geste barrière ; mais ceux-ci existaient bien avant 2020. Cette année-là, le mot  « déconfinement » terminait en tête du scrutin.

Il se pourrait donc que le gagnant 2022 n’ait pas de rapport avec l’invasion de l’Ukraine, la flambée des prix de l’énergie ou le dérèglement climatique.

Petit retour en arrière du podium pour la huitième édition du nouveau mot de l’année. En 2015, c’est « Spoiler » qui a été désigné premier lauréat. En 2016, « Brexit » lui succédait sur fond de séparation « anglo-européenne ». De l’autre côté de l’Atlantique, Donald Trump s’emparait de la Maison Blanche dans les mois suivants, ce qui a laissé une trace dans le langage courant : « fake news », couronné en 2017. « Malaisant » remportait l’édition 2018 de l’opération. En 2019, « chill » s’imposait quelques mois avant l’arrivée du Covid.

A.C. – Photo : Belga/Siska Gremmelprez