Le projet avorté du stade national a coûté près d’1,5 million d’euros à la Ville de Bruxelles (infographie)

Le célèbre dossier du stade national est revenu sur la table, ce lundi, au conseil communal de la Ville de Bruxelles, suite à une interpellation citoyenne sur le coût de ce projet avorté pour la capitale. Le bourgmestre Philippe Close (PS) a expliqué en détails les chiffres.

Le stade national imaginé par Ghelamco ne sera jamais construit sur le parking C, propriété de la Ville de Bruxelles, c’est une certitude. Mais les différentes démarches judiciaires autour du bail emphytéotique rompu entre Ghelamco et la capitale ont un coût pour la commune. Mais quel coût exactement ? C’est ce qu’a demandé Quentin Parete, candidat aux dernières élections communales sur la liste Plan B, et qui a profité des interpellations citoyennes en début de conseil communal pour poser cette question spécifique au bourgmestre Philippe Close (PS). Si Plan B n’a pas de conseiller communal, le groupe citoyen a profité de la possibilité pour les citoyens bruxellois de mener jusqu’à trois interpellations par conseil communal.

Concernant le dossier du stade, Philippe Close (PS) a répondu directement au représentant de Plan B lors du conseil communal de ce lundi 25 février. Près d’1,5 million d’euros ont ainsi été alloués au projet Eurostadium par la Ville de Bruxelles. Près de deux tiers de ce montant ont été consacrés au payement des avocats chargés d’assister la commune dans le développement de ce projet national. L’élaboration des plans et des études nécessaires a coûté près de 420.000 euros, précise encore Philippe Close à nos confrères de Bruzz. Il ajoute que 110.000 euros de subsides ont été accordés à l’ASBL Euro 2020, en charge de l’organisation des matches bruxellois du championnat d’Europe de football. Des matches qui n’auront finalement pas lieu dans la capitale sur décision de l’UEFA, face au marasme du dossier du stade national. La Région bruxelloise, pour sa part, a perdu 1,25 million d’euros de subsides accordés à cette même ASBL.

12 millions d’euros investis dans le parking

Le bourgmestre annonce encore que la Ville a payé 400.000 euros pour restaurer une partie du parking C, après les travaux préparatoires menés par Ghelamco en vue du chantier principal de l’Eurostadium, finalement abandonné. Philippe Close précise ensuite que 12 millions d’euros ont été investis dans le futur parking C, qui sera notamment utilisé dans le cadre du projet urbanistique NEO. Le bourgmestre, qui porte ce projet NEO, estime toutefois que cet investissement sera rentabilisé au fil des années grâce aux recettes de stationnement.

Ghelamco veut récupérer une partie de son investissement

Un conflit reste toutefois bien actif entre Ghelamco et la Ville de Bruxelles. L’entrepreneur conteste en effet la rupture du bail emphytéotique qui lui avait été octroyé pour les 99 prochaines années pour la construction et l’exploitation du stade. Alors que la commune estime pour sa part que le contrat peut être brisé vu qu’aucun match de l’Euro 2020 ne sera organisé dans l’Eurostadium et qu’aucun club n’a souhaité s’installer dans ce futur stade. Elle estime également que la Ville de Bruxelles peut désormais utiliser le parking C comme elle le souhaite, sans accord avec Ghelamco. L’entreprise annonce pour sa part qu’elle souhaite récupérer une partie des 23,6 millions d’euros investis dans ce projet avorté à titre de dommages et intérêts.

Bref, le dossier du stade national n’est toujours pas réglé malgré l’année qui vient de passer entre l’annonce de la rupture du bail emphytéotique et l’interpellation citoyenne de Plan B au conseil communal de la Ville de Bruxelles. Et le dossier de la rénovation du stade Roi Baudouin n’a toujours pas avancé à l’aube des élections régionales et fédérales, alors que l’échevin des Sports de Bruxelles, Benoit Hellings (Ecolo), plaide pour “un stade multifonctions, un projet purement public“, avec “des financements issus de la Région et du fédéral”. Cela annonce de nouvelles discussions délicates entre la Ville, la Région et le fédéral.

Retour sur la saga du stade national depuis 2013 :

Grégory Ienco – Photo : Ghelamco