Jusqu’à huit ans de prison requis pour trafic de drogue au Peterbos à Anderlecht
Le procureur a requis des peines de prison d’un à huit ans de prison et deux peines d’amende à l’encontre des vingt-deux prévenus du dossier Peterbos, mardi après-midi, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Ceux-ci sont poursuivis pour avoir vendu du cannabis et de la cocaïne au sein de la cité de logements située à Anderlecht, entre 2017 et 2019. Le trafic avait participé à transformer ce quartier en zone de non-droit. Des agents de la Stib et des journalistes y avaient été agressés au printemps 2018.
Le procureur a requis des peines de cinq à huit ans de prison à l’encontre de sept prévenus qu’il identifie comme dirigeants de l’association de malfaiteurs active dans le trafic de drogue. Il a ensuite requis des peines d’un an à 37 mois pour d’autres prévenus, sans s’opposer à un sursis pour certains, et des amendes pour les deux derniers. Il a insisté sur la circonstance aggravante que les dirigeants de l’association avaient eu recours à des mineurs, âgés de 14 à 17 ans, pour vendre la drogue. “Ces mineurs étaient des oiseaux pour le chat. Et pour les dirigeants du trafic, seul comptait le profit”, a-t-il dit. “Je ne vais pas dire que ces vies sont brisées, mais elles sont fêlées car ces jeunes ont mis le doigt dans l’engrenage de la délinquance. Leur futur est assurément compromis”, a poursuivi le magistrat. “Les victimes dans ce dossier ce sont aussi les habitants de la cité. Ce sont des victimes indirectes. Elles ont souffert de la mauvaise réputation dont le quartier a pâti”, a ajouté le procureur. Ce dernier a tenu compte des différents rôles joués par les prévenus. Certains sont présentés comme les têtes pensantes, d’autres sont soupçonnés d’avoir permis aux trafiquants de cacher de la drogue dans leur appartement, d’autres encore ont eu pour tâche de réapprovisionner les vendeurs.
La cité de logements Peterbos à Anderlecht était connue en 2018 pour être un repère de trafiquants de drogue. De plus, en avril 2018, des agents de la Stib y avaient été agressés par une dizaine de jeunes. C’est ensuite une équipe de la chaîne télévisée flamande VRT qui y avait été la cible de violence. En octobre 2018 puis début 2019, des opérations de police avaient été menées dans le quartier, après plusieurs mois d’observations policières, dans le but de démanteler le réseau. Des acheteurs ont été sollicités par la police pour identifier leur dealer sur photo. Les enquêteurs ont aussi procédé à des relevés d’empreintes digitales sur les armoires qui contenaient argent, drogue et arme dans deux appartements de la cité. De nombreuses personnes avaient été arrêtées. Une somme d’argent de plus de 100.000 euros, une quantité de 600 grammes de cocaïne, deux kilos de cannabis et du matériel de confection de pacsons de stupéfiants avaient notamment été saisis. Une arme de poing, un pistolet neuf millimètres, avait également été retrouvée dans un appartement.
Le procès se poursuivra mercredi avec les plaidoiries de la défense.
Belga – Photo: BX1