Narcotrafic, meurtres, vols : voici les derniers chiffres de la criminalité à Bruxelles

L’an dernier, 163.713 délits ont été commis en Région bruxellois. Ce chiffre est issu des comptages statistiques réalisés par la police fédérale, et que l’institution vient de dévoiler. Analysons ces chiffres, pour Bruxelles, à l’aide de différents graphiques.

On pourrait peiner à le croire, mais les délits ont diminué, l’an dernier, en Région bruxelloise ! Ainsi, la police fédérale a relevé, via ses statistiques collectées auprès des différentes zones, 163.713 délits, soit environ 7.000 de moins qu’en 2023 (170.807 délits). Si l’on peut se réjouir de cette diminution, et espérer qu’elle se poursuivra dans les statistiques de 2025, reste que ce chiffre est plus haut que la (quasi-)totalité de ces dix dernières années : en effet, seules les années 2020 et 2023, donc, avaient connus un nombre de délits plus élevés que l’an dernier en Région bruxelloise.

Si les délits sont en baisse à travers tout le pays, c’est en Flandre que la diminution est la plus marquée, suivie de la Wallonie, puis de Bruxelles. “Cette différence provient principalement de la démographie : les grandes villes attirent une autre criminalité que la campagne. Il y a aussi une grande influence de la localisation… Forcément les cambriolages sont plus présents près des grands axes routiers et les endroits de fuite“, analyse ainsi Régis Kalut, porte-parole de la police fédérale, interrogé par nos confrères de RTL Info. Contactée au sujet des chiffres spécifiques à la Région bruxelloise, la police fédérale n’a pas souhaité donner plus de détails.

Sans surprise, l’année dernière, les délits les plus communs en Région bruxelloise ont été les vols et extorsion (73.026 cas), les infractions contre l’intégrité physique (meurtres, assassinats, et coups et blessures, ; 11.537 cas) et les fraudes (10.534 cas). Suivent ensuite les délits liés aux drogues (10.294 cas), la législation sur les étrangers (10.107 cas) et les dégradations de propriété (9.037 cas).

Les vols, le premier délit recensé à Bruxelles

On l’a dit, les vols (et extorsion) de tous types sont donc statistiquement le premier délit recensé à Bruxelles, avec 73.026 cas en 2024. Si ce chiffre reste globalement stable (77.168 cas en 2023), on peut néanmoins noter une nette diminution par rapport à l’an 2000, il y a vingt-cinq ans : on comptait alors 90.266 vols.

Si l’on se penche sur les chiffres de chaque catégorie de vols, on constate des diminutions particulièrement flagrantes des vols de voiture (de 6.763 vols en l’an 2000 à… 1.194 vols l’an dernier ! En cause, évidemment, l’évolution de nos véhicules et de leurs alarmes), des carjackings (310 en 2000, 27 en 2024) et des cambriolages dans des habitations. En effet, ceux-ci diminuent nettement année après année, avec 5.902 cas relevés en 2024. Parmi les objets les plus volés, sans surprise, on retrouve les bijoux et montres, l’argent, les ordinateurs et les appareils multimédia.

C’est très encourageant“, note le porte-parole de la police fédérale Régis Kalut, “cela veut dire que nos campagnes de prévention fonctionnent, que les gens sont plus attentifs et que les policiers de terrain sont également plus attentifs pour lutter contre ce phénomène“. En effet, des communications sont régulièrement faites pour appeler à plus de vigilance, et à prévenir les tentatives de cambriolage, notamment dans certaines communes où ils sont plus courants, où certains riverains complètent aussi les dispositifs en place. À Woluwe-Saint-Pierre, par exemple, nous relations l’an dernier l’exemple du partenariat local de prévention, où la vigilance de tous est de mise : “lorsqu’un entrepreneur laisse traîner une échelle, je fais tourner l’info“, nous expliquait un des riverains.

► Reportage | Communales 2024 : à Woluwe-Saint-Pierre, les cambriolages sont un véritable fléau

Bruxelles, au cœur du narcotrafic : les faits de drogue explosent, comme les meurtres et assassinats

Comme nous le notions plus haut, les “infractions contre l’intégrité physique” représentent les seconds délits les plus fréquents en Région bruxelloise, avec au total 11.537 cas l’an dernier. Si ce sont surtout les coups et blessures qui représentent la majorité des cas (10.207 délits), la police fédérale rapporte néanmoins 248 meurtres et assassinats au cours de l’année, à travers nos dix-neuf communes (surtout des meurtres, beaucoup moins des assassinats, qui impliquent une préméditation). Ce chiffre n’a jamais été aussi haut, en Région bruxelloise : il a doublé depuis l’an 2000, et connaît une augmentation croissante. Parmi les meurtres particulièrement marquants de l’année 2024 en Région bruxelloise, souvenons-nous par exemple de celui de Diana, la gérante d’un bistrot bien connu de Schaerbeek, poignardée par son ex-compagnon à Schaerbeek, ce père de famille ayant tué son épouse et ses deux enfants à Ixelles ou encore le double meurtre de l’artiste Paul Buyse et de son ex-compagne à Molenbeek-Saint-Jean.

Autre explosion dans les chiffres bruxellois de la police fédérale : ceux liés aux faits de drogue. On en a dénombré 10.294 l’an dernier, tous types confondus, soit le double de l’an 2000 (5.800 cas relevés). Si la détention reste l’infraction la plus courante (bien que ses statistiques n’évoluent pas particulièrement ces dix dernières années), c’est surtout le deal qui progresse particulièrement : avec 2.227 cas relevés l’an dernier, on est bien loin des 420 infractions en l’an 2000… Viennent ensuite les infractions pour usage, pour importation/exportation et pour fabrication, mais à des degrés bien moins élevés.

Parmi les plus fortes augmentations, au niveau des ventes de drogue : le cannabis, avec 708 cas l’an dernier, contre 197 il y a dix ans. La vente d’héroïne, elle, est en diminution : de 112 cas en 2014, on n’en a compté que 53 dix ans plus tard.

► L’édito | Julien Moinil face à la pieuvre du narcotrafic

Moins de faits de terrorisme, extrémisme et radicalisme

La police fédérale note la diminution flagrante des faits de terrorisme, extrémisme et radicalisme, ces dernières années. Après un pic important lors de la période des principaux attentats en Europe (2015-2016-2017, avec parfois plus de 300 cas recensés chaque année), le nombre de ces faits tend à diminuer désormais, avec 70 cas en 2024 et 85 cas en 2023. Rappelons néanmoins que la menace reste réelle en Belgique : selon l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace (OCAM), nous sommes toujours en niveau 3 sur une échelle de 4, soit une “menace grave”.

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Au-delà des délits plus habituels, c’est également la criminalité informatique qui connaît une très forte hausse ces dix dernières années, tant les fraudes informatiques que le hacking, le phising (hameçonnage) et les fraudes aux cartes de paiement. Ces chiffres sont peut-être d’ailleurs sous-estimés, puisque tous les faits peuvent ne pas être signalés, en matière d’escroqueries en ligne.

Certains faits, comme les violences intrafamiliales, ou encore les violences contre les métiers d’intérêt général (pompiers, policiers, etc) restent eux plutôt stables.

 

Arnaud Bruckner – Photo : Belga (illustration)

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