Justice : la lecture genrée de l’assassinat de Rodriguez Llamazares pas retenue par la cour d’assises
Contrairement à la ligne défendue par les parties civiles tout au long du procès de César Arribas Calvo, la cour d’assises de Bruxelles n’a pas retenu de caractère genré dans l’assassinat de Teresa Rodriguez Llamazares, tuée par son ancien partenaire de 153 coups de couteaux, le 27 octobre 2022.
Le jury d’assises n’a fait aucune mention du genre, de la violence genrée, de la notion de féminicide ou de la rupture relationnelle choisie par Teresa Rodriguez Llamazares et mal vécue par César Arribas Calvo en septembre 2022, dans les motivations de sa décision sur la culpabilité du jeune homme (prononcée jeudi, ndlr.) et sur la peine à laquelle il est condamné (prononcé vendredi, ndlr.).
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Comme le prévoyait l’acte d’accusation, la cour d’assises a jugé César Arribas Calvo pour les faits survenus le 27 octobre 2022, qualifiés d’assassinat par le ministère public. Si le féminicide est inscrit dans la loi belge depuis le 13 juillet 2023, il n’est pas repris dans le code pénal. L’assassinat de Teresa Rodriguez Llamazares ne pouvait dès lors être qualifié comme tel par la cour d’assises.
Le ministère public, représentée par l’avocate générale Anne Karcher, a ramené le jury tout au long du procès sur la notion d’assassinat commis par un individu sur un autre, et en l’espèce d’une violence extrême vu le nombre de coups subis par la victime.
En ouverture de procès, le jeudi 9 octobre, le conseil des parties civiles Me Marion De Nanteuil avait pourtant tenté de placer l’enjeu de la violence de genre au centre des débats. “Teresa a été assassinée parce qu’elle était une femme et qu’elle avait décidé d’être libre”, avait-elle stipulé aux jurés. “Elle a été victime d’un féminicide, n’ayons pas peur d’utiliser ce mot parce qu’il s’agit de cela et de rien d’autre”.





