Double assassinat de Crainhem : l’avocate générale requiert la réclusion à perpétuité à l’encontre des trois coupables
L’avocate générale a requis vendredi en fin de matinée devant la cour d’assises de Bruxelles la réclusion à perpétuité à l’encontre de Pierre Devalet, Beby Ngongi et Vincent Léglise, reconnus coupables jeudi soir d’un double assassinat.
Les victimes étaient la compagne et la belle-fille de Pierre Devalet, Magali Wagner et Coline Ghinet. Elles ont été tuées à coups de couteau la nuit du 23 au 24 mars 2022 à Crainhem.
“Il y a trop de choses dans ce dossier qui me font dire que ces trois tueurs ne méritent aucune circonstance atténuante”, a d’emblée lancé l’avocate générale. “Tout d’abord parce qu’il s’agit de deux assassinats. Ensuite, leur acte est d’une gravité sans borne et rien ne peut l’atténuer, ni les regrets ni l’éventuelle absence de casier judiciaire”, a-t-elle déclaré. “Il y a aussi la longueur de la préméditation qui démontre une persistance dans leur décision, en particulier pour Pierre Devalet. Durant sept mois, il a continué à vivre avec ces deux femmes tout en organisant leur assassinat”.
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Pour l’avocate générale, les raisons qui ont poussé les auteurs à agir doivent aussi être prises en compte pour déterminer la peine. Elle a estimé que Beby Ngongi et Vincent Léglise ont agi par appât du gain et Pierre Devalet pour se débarrasser de sa compagne, qui voulait le quitter, et de sa belle-fille, dont il était jaloux. “Il n’a cessé de se plaindre de son burn-out, d’être fatigué, d’être sous-pression, mais pour trouver les 40.000 euros et passer des dizaines de coups de fil il n’était plus si fatigué”, s’est exclamée la procureure.
L’attitude des trois coupables au cours de l’enquête et du procès est aussi un indicateur, selon elle. “Vincent Léglise a tout nié et Beby Ngongi nous a baladés à travers des récits des faits plus invraisemblables les uns que les autres. Quant à Pierre Devalet, je rappelle ce qu’il vous a raconté de sa matinée du 24 mars, alors qu’il savait ce qui était arrivé la nuit précédente: il a pris le petit-déjeuner au soleil sur une terrasse à Louvain-La-Neuve, et il s’est trouvé merveilleux d’avoir donné une couque à un sans-abri, puis il est allé travailler et a dit à tous ses collègues qu’il avait passé une super bonne nuit. Cette capacité de donner le change, c’est odieux! Et ça démontre une froideur. S’il a fini par avouer c’est parce qu’il était coincé. Personnellement, je ne crois pas à ses regrets. Pour moi, les trois auteurs n’ont rien fait pour mériter un minimum de compassion de la part de leurs juges”, a exposé la représentante du ministère public.
Enfin, celle-ci a justifié sa demande de condamnation à la réclusion à perpétuité par souci de protéger la société. “Ils constituent des dangers”, a-t-elle affirmé, rappelant que Vincent Léglise et Beby Ngongi ont tous deux été condamnés pour des faits de violence.
Pour ce dernier, elle a requis une mise à disposition du Tribunal de l’Application des Peines (TAP) si la réclusion à perpétuité n’est pas prononcée, se référant aux expertises psychiatriques. Celles-ci ont décelé des traits psychopathiques chez ce grand adepte des sports de combat.
Belga