Le gouvernement réuni en “kern” pour discuter des investissements dans la Défense
Le Premier ministre et les vices-Premiers ministres étaient réunis vendredi au 16 rue de la Loi pour discuter entre autres sujets des moyens à allouer au plan d’investissement dans la Défense.
Une décision n’était toutefois pas attendue à l’issue de la réunion. Bart De Wever a rappelé jeudi à la Chambre que le gouvernement dans son ensemble soutenait l’idée d’accélérer ces investissements afin d’atteindre plus rapidement que prévu les 2% du PIB alloués à la Défense. En juin, un sommet de l’OTAN se tiendra à La Haye et il est vraisemblable que les pays de l’Alliance devront aller au-delà de ce chiffre. Or, la Belgique, comme quelques autres pays européens, n’y est toujours pas.
L’accord de gouvernement conclu fin janvier prévoyait d’y arriver en 2029. Les récents bouleversements géopolitiques ont convaincu chacun des partis de la coalition qu’il fallait presser le pas. L’accord Arizona prévoit de créer un Fonds Défense pour financer les investissements. Il sera alimenté par les dividendes des participations de l’Etat dans des entreprises et la vente de certains actifs.
L’Union européenne accordera également des facilités budgétaires. L’effort est néanmoins considérable: 17,2 milliards d’euros, selon le ministre du Budget, Vincent Van Peteghem. “On va analyser sereinement au conseil des ministres la diversité des pistes possibles. On sait qu’on est confronté au défi de l’assainissement des finances publiques qui ne permet pas un endettement accru, mais il n’y a pas non plus 45 recettes miracles pour éviter de devoir vendre des bijoux de famille, avec toutes les réserves que ça peut représenter. Et imposer des économies au-delà de ce qui a déjà été fixé apparaîtrait déraisonnable pour un grand nombre de secteurs”, a expliqué le vice-Premier ministre des Engagés, Maxime Prévot, à son arrivée à la réunion. Du côté libéral, l’on n’entend pas financer le plan par de nouveaux impôts. Le ministre Mathieu Bihet (MR) l’a rappelé à son arrivée au conseil des ministres qui suivait le kern. “Vous connaissez notre position: on n’a pas été élu pour augmenter les impôts. On ne va pas changer notre mantra”, a-t-il averti.
Le ministre de la Défense, Theo Francken, s’est quant à lui gardé de faire de grandes déclarations. La ministre de la Justice, Annelies Verlinden (CD&V), a quant à elle rappelé qu’elle avait également un pour son département et qu’elle avait besoin de moyens, notamment pour les prisons confrontées à une surpopulation qui vaut à l’Etat d’être condamné par la justice et ne permet plus d’exécuter certaines peines, mais aussi pour lutter contre le trafic de drogue. “Sans investissements supplémentaires dans la justice, on ne peut offrir de réponse à l’impunité et à l’insécurité. Si on n’investit pas dans la sécurité, dans la justice, ce sera peut-être moins visible à terme mais cela coûtera beaucoup d’argent”, a-t-elle fait remarquer.
Belga