Contrat de travail pour les travailleurs du sexe, un colloque organisé pour sensibiliser face aux violences

En 2022, alors que la prostitution est dépénalisée, les travailleurs et travailleuses étaient dans une zone grise. Ce nouveau statut leur garantit désormais une couverture sociale et une protection contre les risques sur leur lieu de travail.

Il s’agit d’une première mondiale : depuis le 1er décembre, les travailleurs et travailleuses du sexe peuvent bénéficier d’un contrat de travail. “C’est un processus long, il faut changer les mentalités”, confie Isabelle Jaramillo, coordinatrice à l’Espace P.

Chez Alias, association qui s’occupe exclusivement des hommes et des personnes transgenre qui pratiquent la prostitution, on se réjouit de l’avancée, mais on garde quelques inquiétudes. “1 personne sur 2 n’a pas de titre de séjour ou un titre de séjour précaire ce qui limite leur accès au marché du travail”, explique Alexandre Felix, travailleur social et coordinateur chez Alias. En effet, celui-ci craint que cela serve de prétexte pour augmenter les contrôler sur les personnes qui n’auraient pas de contrat, et donc les marginaliser davantage.

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S’il reste encore du chemin à parcourir, le travail des associations est désormais de sensibiliser les travailleurs et travailleuses du sexe sur ce nouveau statut. Pour cela, un colloque est organisé le 17 décembre prochain.

■ Reportage de Fanny Rochez et Frédéric De Heneau