Le secrétaire-général du CPAS d’Anderlecht dit ne pas avoir connaissance de clientélisme
Il a dressé le portrait d’un CPAS incapable de remplir ses missions comme il le souhaiterait.
La commission des Affaires sociales de la Chambre consacre une journée d’auditions à l’affaire qui secoue le CPAS d’Anderlecht. L’auditorat du travail de Bruxelles a ouvert une enquête sur une éventuelle fraude dans l’octroi d’allocations, à la suite du reportage de l’émission Pano de la VRT qui a révélé un certain nombre d’abus. Interrogé par les députés, le secrétaire-général a indiqué ne pas avoir connaissance de différents éléments développés dans le reportage.
Harold Peteers a notamment affirmé ne pas être au courant de “faits punissables” ni de “fraude institutionnalisée” au sein du CPAS. Ce n’est qu’après beaucoup d’insistance du président Denis Ducarme (MR) que M. Peeters a pu confirmer que la directrice financière de la commune travaillait également depuis plusieurs mois en faveur de la zone de police, pour des missions ponctuelles. Ce point avait été soulevé dans un courrier envoyé aux députés par un conseiller CPAS DéFI.
Quant au clientélisme présumé attribué à Mustapha Akouz, le secrétaire général a précisé ne pas être impliqué dans les décisions sociales du Centre. Pressé par Vincent Van Quickenborne (Open Vld), il s’est refusé à réagir aux propos tenus par l’ancien président du CPAS dans l’émission Pano. L’ancien ministre de la Justice a estimé que Harold Peeters était un peu envoyé comme “de la chair à canon”. Les présidents précédent et actuel du CPAS n’ont en effet pas répondu à l’invitation de la commission.
Difficulté de procéder à des contrôles
Les réponses du secrétaire-général n’ont toutefois pas convaincu certains députés. Harold Peeters a précisé qu’une analyse des deux fausses demandes de revenus d’intégration introduites pour le reportage de la VRT avait été effectuée.
Selon lui, des “erreurs d’interprétation” ont eu lieu, soulignant la difficulté de procéder à des contrôles à domicile lorsqu’un demandeur se présente comme “nomade”. Harold Peeters travaille depuis septembre 2011 comme secrétaire général du CPAS d’Anderlecht. Il a dressé le portrait d’une institution incapable de remplir ses missions comme elle le souhaiterait.
Le CPAS souffre d’un manque de personnel et de ressources. Elle compte 130 assistants sociaux, dont 66 sont chargés de l’assistance de première ligne. Parmi ces 66 postes, 50 sont pourvus et 16 vacants. Il existe aussi un turn-over très important. L’ancienneté moyenne n’est que de 2 ans. En outre, chaque assistant social est responsable de 150 dossiers par an – le CPAS traite quelque 20.000 dossiers par an – et la rémunération n’est pas attractive. “Le premier canal qui aurait dû être activé pour dénoncer ces agissements devait être les syndicats, et non les médias”, a ajouté Harold Peeters. “Un canal que certains ont décidé d’activer, et je le regrette”, a-t-il conclu.
Belga