COP29 : les Bruxellois désinteressés, mais les maraîchers inquiets de l’augmentation des prix de certains produits

Alors que la COP29 touche à sa fin ce dimanche à Bakou, est-ce que les Bruxellois ont suivi ses enjeux?

“Pas tellement”, “Je n’ai pas vraiment suivi ça”, “Non pas du tout”, répondent en coeur ces Bruxellois. Si la COP29 n’intéresse pas, les enjeux climatiques inquiètent, notamment lorsque les températures battent des records comme ce dimanche. 

Si les Bruxellois en profitent pour se promener, “On apprécie, mais il y a quelque chose de malsain, de sombre, on est tous en train de kiffer, ce n’est pas normal de passer de 2 degrés à 16 degrés.”

Pour la Belgique, l’une des conséquences première risque d’être l’augmentation du prix d’un certain nombre de produits. Selon Koen Stuyck, spécialiste climat chez WWF cela s’explique par : “Notre dépendance aux énergies fossiles, mais également les effets du changement climatique”. Et cette augmentation, c’est déjà le triste constat des maraîchers du marché de Jette rencontrés. “Regarde les prix, juste pour acheter du raisin, c’est 8 euros le kilo. Tu gagnes combien par jour?” 

■ Reportage de Bryan Mommart, Jim Moskovics, Neo Fasquel et Stéphanie Mira 

“Une décision faible et floue” à propos du financement climatique à la COP29, selon un professeur de l’ULB

“Ce résultat n’est pas surprenant. Il reflète les tensions géopolitiques actuelles, l’ombre de Donald Trump, l’obstruction de pays opposés à la lutte contre le réchauffement (comme l’Arabie Saoudite) et le manque de volonté politique de la part des pays de l’Union européenne et de la Chine à s’engager de façon décisive pour répondre à l’urgence climatique”, Romain Weikmans, chargé de cours en relations internationales à l’Université libre de Bruxelles (ULB).

La COP29 a accouché, dimanche matin à Bakou, au terme de deux semaines de négociations acharnées, “d’une décision faible et floue” pour ce qui concerne le nouvel objectif de mobilisation financière visant à renforcer l’action climatique dans les pays en développement, estime

“La montée des nationalismes et des populismes opposés à la lutte contre le changement climatique dans divers pays du monde n’a pas aidé un processus compliqué où 200 États doivent se mettre d’accord pour aboutir”, juge encore Romain Weikmans. A l’issue de négociations marathon et de marchandages acharnés, les pays développés se sont engagés dimanche à Bakou à porter à “au moins 300 milliards” de dollars d’ici 2035 le montant du financement à destination des pays en développement pour leur permettre de faire face au dérèglement climatique et pour soutenir leurs efforts de transition vers la neutralité carbone.

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Ce noyau dur de 300 milliards de dollars s’inscrit dans un appel plus large et plus vague “à tous les acteurs” à collaborer pour une augmentation du financement climatique à “au moins 1.300 milliards de dollars par an d’ici 2035” et ce, “à partir de toutes les sources publiques et privées”. Le précédent objectif de financement climatique pour les pays du Sud avait été fixé, dès Copenhague en 2009 (COP15), à 100 milliards de dollars par an pour 2020. Un engagement qui n’a toutefois été respecté par les pays développés qu’en 2022, avec deux ans de retard, selon les calculs de l’OCDE.

Belga