La capacité d’accueil des crèches bruxelloises reste stable, malgré la hausse des fermetures

La capacité d’accueil des crèches est restée stable dans la capitale ces dernières années, malgré des fermetures plus nombreuses que les ouvertures de nouvelles structures.

L’Institut bruxellois de statistique et d’analyse (Ibsa) explique cet équilibre par la hausse du nombre de places par établissement.

Moins de crèches en quatre ans

Entre 2018 et 2022, le nombre de milieux d’accueil a diminué en Région de Bruxelles-Capitale, passant de 698 à 656 (-42 crèches), relève l’institut dans son “Focus n°65”, publié jeudi. Ce constat est identique dans les structures autorisées par l’ONE francophone (-19) et son équivalent néerlandophone Kind & Gezin (-23).

Cependant, la capacité (soit le nombre de places) globale des crèches bruxelloises a augmenté, sautant de 20.194 places en 2018 à 20.941 en 2022 (+747). Cette hausse est due uniquement à une extension du nombre de places dans les milieux d’accueil francophones (+1.022 places), puisque les structures autorisées par Kind & Gezin ont perdu des places en cinq ans (-275).

Il y a donc moins de crèches, mais elles accueillent plus d’enfants. Une place peut d’ailleurs être utilisée par plusieurs enfants (par exemple, si des enfants sont accueillis à mi-temps). Les futures politiques en la matière devront en tenir compte, estime l’Ibsa, puisque “si le taux de rotation est élevé, il faudra créer davantage de places pour compenser la perte de places“.

Différences entre les communes

Les communes les plus touchées par les fermetures sont celles de Watermael-Boitsfort, Ganshoren et Uccle, proportionnellement à leur population d’enfants de moins de 3 ans. Il existe en effet de grandes différences entre le nombre de bambins par commune.

Au 1er janvier 2023, Watermael-Boitsfort comptait 628 très jeunes enfants, soit dix fois moins que Bruxelles-Ville (6.976). L’Ibsa note par ailleurs qu’entre 2018 et 2023, le nombre d’enfants de 0 à 2 ans a progressivement diminué dans la capitale, passant de 51.883 à 44.819. Plusieurs raisons peuvent expliquer la fermeture d’une crèche. Il s’agit toutefois principalement de motifs individuels, relève l’Ibsa: des départs à la pension, une réorientation, des soucis de santé, etc.

Malgré la pénurie de puéricultrices dénoncée par les milieux d’accueil, le manque de personnel qualifié n’est pas cité comme motif de fermeture définitive d’une structure, s’étonne l’institut de statistique. Néanmoins, le manque d’informations notamment sur la situation financière ou la durée de vie des structures ne permet pas d’examiner si certains autres facteurs jouent un rôle dans les fermetures.

Les travailleuses du secteur de la petite enfance en Fédération Wallonie-Bruxelles sont descendues plusieurs fois dans les rues durant la législature pour réclamer plus de moyens. Dans les crèches, le ratio est normalement d’une puéricultrice pour sept enfants. “Avec le nombre de travailleuses malades ou en burn-out, on se retrouve parfois à s’occuper, seule, de 14 enfants, voire plus“, avait déploré la déléguée syndicale du SETCa de La Louvière, Cathy Marcil, lors d’une manifestation à Bruxelles fin avril.

Belga