Ixelles : la lutte contre les nuisances sonores porte ses fruits, estime la commune
Entre 2018 et 2022, les procès-verbaux à Ixelles pour tapage nocturne chez des particuliers sont passés de 94 à 206. Du côté des établissements, ils sont passés de 37 à 71 sur la même période. Des chiffres qui témoignent de l’intensification de la commune dans la lutte contre les nuisances sonores.
Cette augmentation des procès-verbaux pour tapage nocturne résulte directement de la politique communale de mieux sanctionner ce genre d’incivilités. Dès 2019, la commune a travaillé avec la police pour mettre sur pied de nouvelles patrouilles nocturnes pour lutter contre ce phénomène. De plus, savoir que le tapage est mieux sanctionné a encouragé les personnes qui en sont victimes à déposer davantage de plaintes.
Mais cette attention accrue face aux nuisances sonores ne relève pas que de la répression. Les convocations chez le fonctionnaire sanctionnateur ayant débouché sur un arrêté de fermeture sont restées très faibles : il n’y en a eu que trois sur la période. Au-delà des plaintes, Ixelles fait aussi en sorte d’organiser des médiations dans les cas les plus problématiques. Des rencontres sont alors organisées entre plaignant.e.s et responsables des nuisances sonores, afin qu’une solution acceptable pour toutes les parties se dégage.
En ce qui concerne l’espace public, deux ordonnances prises pendant la mandature actuelle ont permis de faciliter la prévention et la désescalade : la première interdit le son amplifié entre 22h et 7h du matin sauf autorisation spécifique, et la seconde interdit l’accès aux jardins de l’Abbaye de la Cambre de 23h à 6h du matin, et cela pour éviter la tenue de fêtes impromptues. Ces ordonnances ont été prises à la sortie du Covid, alors que des nouvelles habitudes sociales ont été constatées, notamment les nouvelles occupations de l’espace public en lieu et place des établissements Horeca.
Conseil de la Nuit
Toujours dans un esprit de dialogue et de prévention, un Conseil de la Nuit a été mis en place. Initialement créé pour le quartier Flagey en 2019, le Conseil de la Nuit d’Ixelles concerne désormais l’ensemble du territoire communal. À raison de deux réunions par an, il réunit de nombreux représentants de l’Horeca et des lieux de sortie, la police, les services communaux, et des représentants des quartiers et des riverains.
De cette manière, chacun.e apprend ainsi de la réalité et du vécu des autres, et s’adapte en conséquence ; cette prise de conscience est un premier pas. De plus, ces réunions encouragent l’échange de bonnes pratiques et la création de méthodes collectives, par exemple sur le bon encadrement d’un public venu pour faire la fête, ou sur la gestion des terrasses le soir. Lors de la dernière réunion en date, en décembre 2023, des expert.e.s de Bruxelles Environnement ont partagé leurs connaissances sur le bruit et sa propagation dans la ville.
D’autres sources de nuisances sont également ciblées. C’est le cas par exemple des chantiers nocturnes : les dérogations aux horaires habituels sont très rarement accordées ou ne le sont qu’en concertation avec les services de police. Le bruit du trafic routier a aussi été limité dès le passage à 30 km/h de l’ensemble de la région. Quant au bruit dû au trafic aérien, Ixelles a relayé activement l’enquête publique et adopté plusieurs résolutions afin d’interpeller les pouvoirs responsables pour réduire ces nuisances.
“Les particularités d’Ixelles demandaient d’adopter une méthode proactive sur le sujet“, explique le bourgmestre, Christos Doulkeridis. “Car nous tenons à conserver ces deux aspects forts de l’identité ixelloise que sont une grande offre de lieux de sortie et des quartiers accueillants pour les familles et où il fait bon vivre“.
■ Une interview du bourgmestre d’Ixelles Christos Doulkeridis, au micro de Camille Paillaud