Nouveau scandale au RSCA: 14 suspects visés pour des soupçons de vente truquée d’Anderlecht à Marc Coucke
Le parquet fédéral requiert le renvoi en correctionnelle de quatorze suspects, notamment pour des faits d’escroquerie, faux et blanchiment dans le cadre de la vente du club d’Anderlecht à Marc Coucke en 2017. C’est ce que rapporte le journal l’Écho.
Deux ans après le début de l’enquête judiciaire sur la vente à Marc Coucke du club le plus titré du pays, le Royal Sporting Club Anderlecht, des anciens décideurs du club sont maintenant concernés par le réquisitoire du parquet fédéral. Onze personnes physiques, une société et deux cabinets d’avocats sont convoqués au mois de février devant la chambre du conseil de Bruxelles. Parmi eux, tout l’ex-management du club, entre autres le président Roger Vanden Stock et le directeur sportif Herman Van Holsbeeck. Il en est de même pour le cabinet d’affaires Clifford Chance et de deux de ses avocats ainsi que l’agent de joueurs Christophe Henrotay. Les faits reprochés par le parquet relèvent de l’escroquerie, faux, blanchiment, corruption, abus de confiance et violation du secret professionnel.
La vente de joueurs intéresse les enquêteurs
Le parquet fédéral soupçonne des manœuvres financières orchestrées au bénéfice de l’agent de joueurs, Christophe Henrotay, et au préjudice de Marc Coucke. En rachetant 75% du club fin 2017 via sa société Alychlo, pour 59,2 millions d’euros, le milliardaire belge aurait été trompé en payant plus cher que prévu, sur base de documents falsifiés.
Selon le ministère public, une commission de 2 millions d’euros aurait été payée par Anderlecht à l’agent Henrotay pour la reprise des droits liés à son joueur Leander Dendoncker. Mais en réalité, l’argent aurait servi à payer une commission à Henrotay pour son rôle dans la vente du club, alors même qu’il n’y est apparu à aucun moment. Ces deux millions auraient été payés par la société Alychlo, sur base d’informations financières falsifiées, notamment des pièces antidatées et une fausse signature de l’ancien directeur financier Philippe Collin.
Un autre document obtenu par la justice démontre que Christophe Henrotay aurait été payé en cas de transfert futur de son ancien joueur Leander Dendoncker. L’objectif pour le parquet fédéral était de tromper le nouvel actionnaire majoritaire sur les montants dus à Christophe Henrotay. Grâce à ce faux accord, portant sur huit factures d’un montant total de 9,4 millions d’euros, 3 millions d’euros en tout auraient été dissimulés.
■ Reportage d‘Ameline Delvaux et Timothée Sempels