Les messes de Noël attirent toujours des fidèles : “C’est vrai que c’est une tradition qui s’estompe un peu”
La messe reste une tradition toujours bien ancrée à Noël, pour de nombreux Belges. Même si les églises comptent de moins en moins de paroissiens, nombreux sont ceux qui viennent célébrer la naissance de Jésus-Christ.
À l’église Saint-Jean Berchmans d’Etterbeek, une crèche est reproduite avec les symboles chrétiens. C’est une célébration souvent partagée entre proches : “Le miracle de Noël, c’est d’être tous ensemble en famille“, se réjouit une fidèle.
Plus d’une centaine de personnes étaient présentes ce samedi, soir de Noël. “C’est vrai que c’est une tradition qui s’estompe un peu, mais beaucoup de monde, je pense, qui ne vont pas souvent à la messe sont quand même là pour le jour de Noël“, remarque un autre fidèle.
La messe est aussi l’occasion de revenir sur l’actualité. Avec les crises qui se multiplient chez nous et ailleurs dans le monde, le préfet de l’église, Tommy Scholtes, appelle à la solidarité et à la paix : “Beaucoup de gens ont peur, parce qu’il y a la guerre pas très loin, parce qu’il y a beaucoup de violences et d’inquiétudes. Si la paix est donnée par Jésus, Emmanuel, Dieu, avec nous, c’est aussi une manière de dire que Dieu est avec nous dans cette insécurité, dans ce peu de confiance. Ensemble, nous pouvons nous aider les uns les autres à vivre cette confiance“, a déclaré Tommy Scholtes.
La messe de minuit traditionnelle a eu lieu
La traditionnelle messe de minuit s’est tenue à la Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, dans la nuit de samedi à dimanche. Une messe placée sous le signe de l’unité et de l’entraide.
“La solidarité et la fraternité universelle restent les seules et nécessaires garanties d’une société vraiment humaine, ici dans notre pays, en Europe et partout dans le monde“, a déclaré le cardinal Jozef De Kesel.
“Chers amis, le défi est grand. Il y a la guerre sur notre propre continent en Ukraine et en bien d’autres endroits du monde. Il y a beaucoup de migrants qui fuient la violence ou la pauvreté. Il y a le réchauffement de la terre que nous avons tellement de peine à maintenir sous contrôle. Chez nous aussi la pauvreté reste un énorme défi. Avec la crise de l’énergie, le nombre de ceux qui peinent à boucler les fins de mois ne fait qu’augmenter. Tout cela contribue à l’insécurité et à l’angoisse“, a reconnu le primat de Belgique dans son homélie de Noël.
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“Le risque est grand de nous mettre sur la défensive et de chercher des coupables. Le risque aussi que nous nous enfermions sur nous-mêmes et que nous ne voyions plus ceux qui sont vraiment dans le besoin. Les points de vue extrêmes et les théories complotistes deviennent alors attirants et remplacent les analyses sérieuses qui s’appuient sur les faits. C’est pour cela que la solidarité est tellement importante“, a-t-il souligné.
“Noël est la fête de la solidarité. Si Dieu a voulu être avec nous et comme nous, s’il nous a révélé son humanité, c’est bien pour que nous aussi, à notre tour, nous témoignions de cette même humanité les uns pour les autres. Nous devons nous opposer à toute autosuffisance et à toute indifférence. Ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue, ce n’est pas ce que nous acquérons pour nous-mêmes, mais bien ce que nous pouvons donner aux autres. Ce n’est qu’ainsi que nous rendons gloire à Dieu et que viendra la paix sur la terre“, a conclu Mgr De Kesel.
L’archevêque célébrera également la messe du jour de Noël en la cathédrale Saint-Rombaut à Malines.
La rédaction avec Belga – Photo : Belga image/Nicolas Maeterlinck
■ Reportage de Camille Paillaud, Loïc Bourlard, Michel Geyer, Maxime Dieu, et Emmanuel Carpiaux