Ville de Bruxelles : le budget 2023 du CPAS est adopté
Le conseil communal de la Ville de Bruxelles a donné son feu vert, lundi soir au projet de budget du CPAS pour 2023 par 26 voix pour (majorité), 10 contre (MR et N-VA) et trois abstentions (PTB et Les Engagés).
Le budget d’exploitation du CPAS pour l’année 2023 s’élève à 414, 9 millions d’euros (+12,3%). La Ville y consacrera 90,5 millions via sa dotation, a-t-il été confirmé lors du conseil communal de ce lundi 5 décembre.
Selon le président du CPAS Khalid Zian (PS), le budget 2023 prend en compte les enjeux liés à la croissance de la précarité sociale et à la diversification des vulnérabilités auxquelles sont exposées les ménages à revenus faibles et modestes. Il reflète également le souci de maîtrise des dépenses dans un contexte de dopage par l’inflation et de perspectives budgétaires sombres pour les pouvoirs locaux.
Dépenses en hausse
Les dépenses de redistributions, couvrant les aides financières, les frais de soins de santé, les mises à l’emploi et les prestations conventionnées au bénéfice des usagers du CPAS (152,4 millions) progressent de 14%. La dépense la plus importante du budget 2023 est celle liée au paiement du personnel, qui s’élève à 176,5 millions d’euros, en hausse de 22 millions d’euros par rapport à 2022. Les coûts de fonctionnement augmentent de 5 millions d’euros pour atteindre 40 millions d’euros en 2023. Outre les augmentations et les indexations des aides barémiques, cette progression témoigne de l’impact cumulé des crises, COVID, Ukraine, et énergie, sur le recours de la population au CPAS, a souligné le président du CPAS.
La priorité est donnée au choc généré par l’explosion des factures énergétiques. Les mesures prises en 2022 pour prévenir le non recours aux aides et aux statuts protecteurs et faire valoir les services du CPAS auprès des publics non habituels pour les CPAS seront enrichies en 2023.
Par ailleurs, un budget de près de 35 millions d’euros est prévu pour les investissements du CPAS dans l’amélioration et le développement de ses logements. Vingt-trois millions sont affectés à des investissements dans les maisons de repos et les locaux accueillant les services du CPAS (rénovation et amélioration des performances énergétiques).
“On ne peut plus continuer à dépenser l’argent que l’on n’a pas”
Au sein de l’opposition, les critiques les plus virulentes ont été émises par le MR et la N-VA. “Le budget est plus élevé de 52 millions d’euros et la Ville met 15 millions de dotation de plus que l’an dernier. Les résultats financiers se détériorent dans plusieurs départements. Il est temps d’en revenir à une gestion en bon père de famille”, a notamment dit David Weytsman, rejoint sur ce point par Didier Wauters (Les Engagés). “On ne peut plus continuer à dépenser l’argent que l’on n’a pas”, a commenté ce dernier.
D’après les calculs de Mathias Vanden Borre (N-VA) le budget du CPAS a augmenté de 120 millions d’euros, soit 40% en cinq ans. À ses yeux, il faut procéder à un examen approfondi de la situation et mettre un plan de redressement financier en place.
Pour le PTB, Bruno Bauwens a mis l’accent sur l’aggravation de la pauvreté et les mesures, selon lui inadéquates pour la combattre. Selon lui, l’écart négatif entre le Revenu Minimum d’Intégration (RMI) et le seuil de pauvreté a augmenté depuis la mise en place de l’actuel collège. Il atteint à présent 150 euros.
■ Les explications de Camille Paillaud dans Le 12h30
Avec Belga – Photo : illustration Belga