Inégalités et discriminations : on manque de chiffres selon Unia
Il y a trop peu de chiffres sur les inégalités et la discrimination en Belgique, déplore Unia dans un communiqué de presse publié samedi. La collecte de ces données est pourtant essentielle aux yeux du service public indépendant de lutte contre la discrimination si l’on veut mener une politique efficace en la matière.
Unia a posé ce constat alors qu’il a travaillé cette année sur un projet visant à améliorer la collecte et le développement de données relatives à l’égalité en Belgique, avec la Cellule Égalité des chances (SPF). Il n’existe par exemple pas de chiffres fiables sur l’accès aux soins de santé en fonction des critères dits raciaux. “Tout le monde a-t-il eu un accès égal aux soins de santé pendant la pandémie¿? Nous ne le savons pas. Et c’est pareil pour les actions menées par la police, la discrimination ou le racisme. Il existe trop peu de données pour le moment“, constate l’organisme qui pointe également un manque de données concernant l’orientation sexuelle et les convictions philosophiques ou religieuses. Le déficit patent d’informations peut poser problème, dans la mesure où les intuitions peuvent l’emporter quelquefois sur la réalité: ¿”S’il n’y a pas ou peu de chiffres sur un sujet, les émotions prennent rapidement le dessus. Des chiffres fiables permettent de mener une discussion sur des faits plutôt que sur des impressions“, analyse Patrick Charlier, directeur d’Unia.
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La secrétaire d’État à l’Égalité des genres, à l’Egalité des chances à et la Diversité, Sarah Schlitz, le confirme : “Mesurer, c’est savoir. Grâce à des données objectives, une politique peut être adaptée et complétée si nécessaire“. Unia recommande donc une approche coordonnée pour la collecte et le développement de données relatives à l’égalité et à la discrimination. “Un débat est également nécessaire, afin que la collecte de données concernant par exemple les critères dits raciaux, l’orientation sexuelle ou les convictions religieuses et philosophiques devienne moins tabou. La collecte de ces données est souvent sensible. Mais ce n’est qu’en gardant la trace de certaines données que l’on peut identifier les inégalités existantes”, ponctue Daniel Flore, directeur général du SPF Justice.
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