Enseignement artistique : une carte blanche “entre bémols et soupirs”
Dans une carte blanche transmise à notre rédaction, plusieurs centaines d’enseignants de l’Enseignement Secondaire Artistique à Horaire Réduit (ESAHR) réagit aux dernières mesures concernant la jeunesse, “entre bémols et soupirs“.
Ce dimanche, les différents lieux attachés à ce réseau (académies de musique, des arts de la parole, de danse, des arts plastiques, visuels et de l’espace), subventionnés par la Fédération Wallonie-Bruxelles, poussent un cri du cœur, et lancent une “réaction essentielle d’un enseignement non-essentiel aux yeux de certains dirigeants politiques”
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“Depuis le début de la crise sanitaire, tous les réseaux ont dû adopter des protocoles spécifiques afin que le parcours éducatif de leurs élèves n’ait pas à pâtir de la situation. L’ESAHR n’a pas échappé à la règle, et a fait preuve d’énormément de faculté d’adaptation en appliquant avec loyauté, rigueur et même créativité les différentes mesures qui lui étaient soumises et ce, malgré le fait que le secteur ne faisait au départ l’objet d’aucune attribution ministérielle“, écrivent les signataires.
Des aménagements supplémentaires en 2021
Et si durant le premier confinement “elles ont été purement et simplement réduites au silence jusqu’à la fin de l’année scolaire“, le secteur a fait face à des aménagements supplémentaires en ce début d’année 2021. “Le 27 janvier dernier, la presse faisait état d’aménagements supplémentaires validés par le Comité ministériel restreint (…) : parmi celles-ci, le fait que les moins de 13 ans devront désormais pratiquer leurs activités extra-scolaires au sein d’une bulle de maximum dix enfants. Par ailleurs, il est fortement recommandé aux parents de limiter cette pratique à une seule activité par semaine, tout en émettant une préférence pour celles qui se déroulent à l’extérieur“. Une décision laissant, selon eux, “les enfants et les parents confrontés à un choix cornélien“.
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Les académies étant considérées, en vertu de la circulaire ministérielle du 1er février, comme des activités extra-scolaires, “cela consacre effectivement les principes de la fameuse bulle de dix pour les enfants de moins de 13 ans, tout en n’offrant absolument aucune perspective supplémentaire pour les élèves entre 13 et 18 ans en ce qui concerne l’ESAHR. Par ailleurs, le texte, alambiqué à souhait, laisse planer une zone d’ombre quant au fait que les élèves seraient autorisés ou non à fréquenter plusieurs cours au sein de l’établissement“.
Plus loin, les signataires dénoncent également les barèmes entourant la profession, et l’inéligibilité à la prime au numérique pour les professeurs d’académie.
Quatre demandes pour le secteur
Concrètement, “fatigués par l’accumulation des différentes mesures et inquiets à la fois pour le bien être de tous nos élèves mais aussi pour un avenir pérenne et serein“, les auteurs de cette carte blanche demandent ainsi que :
- les différentes délégations syndicales lancent une concertation d’urgence avec les acteurs de terrain de l’ESAHR
- la ministre de l’Education, Caroline Désir, reconsidère les dispositions de la circulaire 7945
- le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles se repenche sur le statut et la valorisation de l’ESAHR
- tous les acteurs concernés offrent une oreille attentive aux futures décisions qui pourraient être prises
ArBr – Photo : Belga