La Russie se dit limitée pour enquêter dans l’affaire Navalny, des indices ayant été emportés
La Russie a des moyens “limités” d’enquêter dans l’affaire Alexeï Navalny, a indiqué le Kremlin vendredi, les partisans de l’opposant russe ayant emporté le jour des faits des indices relatifs à son empoisonnement présumé. “Nous sommes malheureusement limités dans nos capacités à mener une quelconque enquête. Car il s’avère que des objets ont été liquidés, sortis de Russie et qu’on ne peut pas prendre connaissance des analyses effectuées” en Allemagne, a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, selon les agences russes.
La veille, les partisans de M. Navalny ont publié une vidéo dans laquelle ils expliquaient que l’agent innervant de type Novitchok identifié en Allemagne comme le poison utilisé contre l’opposant, avait été détecté sur une bouteille qu’ils avaient retrouvée dans sa chambre d’hôtel, le jour des faits, fin août, à Tomsk en Sibérie.
Ils ont expliqué avoir pris cette bouteille et d’autres indices avec eux, et les avoir emportés en Allemagne, où l’adversaire du Kremlin est hospitalisé, car ils étaient convaincus que les autorités russes n’enquêteraient pas.
“Si la bouteille existe vraiment, pourquoi l’avoir emmenée quelque part? Peut-être qu’il y a des gens qui ne veulent pas qu’une enquête ait lieu?”, a affirmé M. Peskov.
“La seule chose qui permettra de faire la lumière sur ces évènements, c’est un échange d’informations, de prélèvements biologiques, d’indices et un travail en commun si nécessaire”, a-t-il ajouté.
Depuis le 20 août et le malaise en Russie de M. Navalny dans un avion, la Russie dit n’avoir aucun indice susceptible d’indiquer qu’un crime a été commis et n’a en conséquence pas ouvert d’enquête, malgré les appels en ce sens et les menaces de sanctions européennes.
Les médecins russes ayant soigné l’opposant avant son transfert en Allemagne ont indiqué avoir effectué toutes les analyses nécessaires sans détecter le moindre agent toxique.
Le Kremlin reproche à l’Allemagne de refuser de transmettre les données du laboratoire qui a pointé du doigt la famille du Novitchok, alors que Berlin les a transmises à la France et à la Suède où le même poison a également été identifié.