Les organisateurs d’une exposition condamnés à dédommager des policiers de la zone Bruxelles-Ixelles

Les organisateurs de l’exposition “Don’t shoot”, présentée au Pianofabriek en novembre 2018, ont été condamnés à dédommager deux des quatre policiers de la zone Bruxelles-Ixelles qui les avaient assignés devant le tribunal de première instance de Bruxelles, rapporte samedi La Dernière Heure. La publication de photos non floutées des visages des policiers est cependant autorisée.

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L’exposition, qui évoquait la répression de la liberté d’expression, mettait notamment en évidence des interventions musclées menées dans l’espace public. Soutenus par leur zone de police Bruxelles-Ixelles, des policiers reconnaissables sur les clichés avaient dénoncé une atteinte à leur vie privée.

La décision du tribunal contient de nombreuses nuances. Elle reconnaît le caractère immuable de la liberté d’informer, de filmer ou de photographier des policiers en action. Elle estime également que les photos de policiers en action sur le terrain ne doivent pas être forcément floutées.

Le tribunal sensibilise cependant sur l’usage fait de ces images. À ce titre, il donne raison à deux des quatre policiers plaignants, leur offrant respectivement 500 et 250 euros de dommages et intérêts, loin des montants réclamés au départ. Il reconnaît que des photographies de policiers prises dans l’exercice de leur fonction ne peuvent pas être diffusées automatiquement sur le principe de la liberté d’expression, notamment si elles associent le policier à un comportement délictueux ou fautif si ce comportement n’existe pas ou n’est pas prouvable.

Il estime par ailleurs important d’examiner en quoi la diffusion de telles photos répond à une nécessité d’informer et reconnaît que cette autorisation n’est pas absolue et qu’elle n’est admissible que si la photographie a été prise dans des circonstances ayant un rapport direct avec les événements dénoncés.

Texte et image: Belga