Lionceau, dino ou Picasso: quand la douane récupère des trésors

Un Degas dans la soute d’un car, des oiseaux dans une valise ou des pièces d’or romaines: la douane met régulièrement la main sur des joyaux culturels ou historiques, des animaux ou des végétaux protégés, qu’il faut ensuite restituer. Dans les gares, les aéroports et les centres de tri postal, la douane occupe une position stratégique pour faire appliquer la réglementation sur les espèces menacées ou la lutte contre le trafic d’art. Et se retrouve, régulièrement, avec d’encombrantes saisies sur les bras. Comme ce lionceau vivant retrouvé en octobre dans un garage marseillais.

Pour les animaux vivants, la douane privilégie un retour dans le pays d’origine, et “une réintroduction dans le milieu naturel”. Lorsque cela n’est pas possible, il faut trouver une solution d’accueil, et vite. “Le challenge c’est d’arriver à les maintenir en vie, malgré les conditions de transport et le stress liés à leur capture”, explique la douane.

Rien qu’en 2018, la douane a saisi 74 perroquets, 55 reptiles – caméléons, iguanes, lézards, varans – et 40 tortues. Pour faire passer ces animaux, les resquilleurs rivalisent d’inventivité: un Néerlandais avait aménagé des pochettes à l’intérieur de son caleçon pour y cacher une dizaine de colibris dont il avait scotché les ailes. “Il avait attiré l’attention de l’hôtesse car il les alimentait avec une pipette en écartant l’élastique de son caleçon”, confie une source douanière.

Lors de leurs contrôles, les douaniers peuvent tomber sur d’autres pépites. En juillet 2015, un tableau de Picasso, “Tête de jeune fille”, évalué à 25 millions d’euros, avait attiré l’attention des agents de Bastia après le dépôt d’une demande d’autorisation d’exportation vers la Suisse. Propriété depuis 1977 du banquier espagnol Jaime Botin, le tableau, considéré comme un trésor national espagnol, ne pouvait en aucun cas sortir d’Espagne. Il est désormais accroché au musée Reina Sofia à Madrid.

En 2018, c’est en contrôlant un car garé sur une aire d’autoroute de Seine-et-Marne que les douaniers ont déniché un tableau d’Edgar Degas, dérobé huit ans plus tôt à Marseille. Il est à présent au Musée d’Orsay.