Trafic de visas humanitaires : “Pas un courrier officiel des États-Unis, juste un e-mail”

La demande américaine d’explications sur les visas humanitaires que l’ex-secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration Theo Francken (N-VA) a octroyés via des intermédiaires à 1.502 ressortissants syriens a été formulée dans un court e-mail par un conseiller à l’ambassade des États-Unis, et non dans une lettre officielle de l’administration Trump, indique jeudi Het Laatste Nieuws.

Dans ce courriel, le conseiller de l’ambassade demande une confirmation de l’identité des 121 Syriens “introuvables” qui ont bénéficié de ces visas pour entrer dans l’UE et les autres pays de la zone Schengen. Theo Francken a entretemps publié une copie de ce mail sur sa page Facebook.

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L’ancien secrétaire d’État est sous le feu des critiques depuis qu’il est apparu en début d’année que des intermédiaires avaient délivré des visas humanitaires à ces 1.502 personnes. Une enquête de l’Office des étrangers a par ailleurs révélé que 121 Syriens sont actuellement introuvables, dont au moins 107 figuraient sur une liste de l’intermédiaire le plus connu, Melikan Kucam.

“Nous prenons la question au sérieux”

La semaine dernière, les journaux de Mediahuis ont avancé que le gouvernement américain a demandé des explications à ce sujet au ministère belge des Affaires étrangères. Selon Francken, il ne s’agirait toutefois “absolument pas d’une lettre officielle”, mais seulement d’un “petit mail d’à peine trois phrases envoyé le 20 mars”.

“Il n’y est absolument pas fait référence à une menace pesant sur l’exemption de visa dont bénéficient les Belges voyageant aux États-Unis. Ce n’est même pas mentionné”, souligne Theo Francken. “C’est une nouvelle opération visant à écorner mon image”, dénonce-t-il.

L’actuelle ministre à l’Asile et la Migration, Maggie De Block (Open Vld), affirme en tout cas ne pas “prendre à la légère” la demande des Américains. “Nous prenons la question au sérieux et nous allons informer les autorités américaines de manière complète. Nous voulons éviter que cette affaire ait des conséquences néfastes sur notre pays”, précise-t-on à son cabinet.

Avec Belga – Photo : Belga/Nicolas Maeterlinck

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11 avril 2019 - 09h40
Modifié le 11 avril 2019 - 11h26