La CSC et la CGSLB approuvent le projet d’accord interprofessionnel, la FGTB le rejette
Les trois syndicats se sont définitivement prononcés sur le projet d’accord interprofessionnel (AIP) 2019-2020. Suite au refus de la FGTB, le vice-Premier ministre et ministre de l’Emploi, Kris Peeters (CD&V), a annoncé l’organisation, en concertation avec le Premier ministre, d’“un entretien avec le Groupe des 10”.
Le Conseil général de la CSC a approuvé mardi le projet d’accord interprofessionnel (AIP) 2019-2020 à 65% des voix, a-t-on appris auprès du syndicat chrétien. Le comité national de la CGSLB a également approuvé, à 75,5% des voix, le projet d’accord interprofessionnel, a confirmé le syndicat libéral. Malgré une majorité confortable, la CGSLB a approuvé le texte “sans grand enthousiasme”, a précisé le porte-parole du syndicat libéral.
Par contre, le comité fédéral de la FGTB s’est prononcé à 56% des voix contre, 34% en faveur et 10% d’abstention. “Il n’y a pas eu de clivage communautaire ou entre centrales“, a indiqué le président Robert Vertenueil, parlant de discussions très nuancées. “Ce qui a posé problème, c’est ce qu’il n’y a pas dans l’accord”, a-t-il commenté, estimant que les réponses en terme de pouvoir d’achat étaient “une gifle donnée aux travailleurs”. En ligne de mire : la marge salariale de 1,1% “insuffisante” et la même hausse du salaire minimum qualifiée “d’aumône” par le syndicat socialiste.
Nouvelles actions
Ce refus de la FGTB semble enterrer l’AIP 2019-2020 et apporte avec lui son lot d’incertitudes quant à la suite des évènements. “Il ne devrait vraisemblablement pas y avoir d’AIP, mais s’il y a une volonté de se remettre autour de la table pour améliorer le projet nous sommes ouverts”, a encore ajouté M. Vertenueil.
Tout n’était pas considéré comme à jeter par le syndicat, qui a désormais deux exigences. “Premièrement, que l’affectation de l’enveloppe bien-être négociée soit mise en œuvre: cela n’a rien à voir avec l’accord interprofessionnel donc elle doit être appliquée”, estime le président de la FGTB. Et en deuxième lieu que “le gouvernement et le parlement mettent en œuvre les améliorations en termes de fins de carrière”. Sans qu’elles soient déjà programmées, la FGTB n’entend pas arrêter “le combat” et de nouvelles actions devraient être organisées d’ici les élections.
Nouvel entretien en vue
Le vice-Premier ministre et ministre de l’Emploi, Kris Peeters, va organiser, en concertation avec le Premier ministre, “un entretien avec le Groupe des 10“, a-t-il annoncé, dans la foulée du rejet par la FGTB du projet d’AIP.
Pour le ministre CD&V, il est important pour les entreprises, indépendants, travailleurs et allocataires sociaux de traiter la question rapidement et d’éviter une situation où règne l’incertitude. Kris Peeters juge positifs les approbations des employeurs et des syndicats chrétien et libéral mais regrette le rejet du projet d’AIP par le syndicat socialiste.
Les partenaires sociaux, réunis au sein du Groupe des 10, l’instance faîtière de la concertation sociale en Belgique, ont accouché le 26 février, après un premier faux départ et une grève nationale le 13 février, d’un projet d’AIP. Le texte prévoit notamment une hausse des salaires de maximum 1,1% sur deux, en sus de l’indexation. Syndicats et employeurs ont mis à profit ces dernières semaines pour consulter leur base.
Avec Belga – Photo : archive Belga/Thierry Roge