Un ami de Nemmouche pense le reconnaître sur les images de l’attentat au musée juif
Un homme présenté comme un proche de Mehdi Nemmouche a déclaré reconnaître l’accusé sur des images de l’attentat au Musée Juif de Belgique lors d’une audition, a rappelé un enquêteur mercredi matin devant la cour d’assises de Bruxelles. Il n’a toutefois pas pu l’identifier avec certitude.
Le 1er juin 2014, alors que l’enquête sur l’attentat reprend en Belgique après l’arrestation de Mehdi Nemmouche par la police française, les enquêteurs ont perquisitionné le domicile d’un proche de l’accusé à Courtrai, où il résidait avec sa compagne. Cet homme a été condamné avec Mehdi Nemmouche pour infractions de droit commun et se trouvait devant la prison lors de sa dernière libération. Aucun élément en rapport avec l’attentat n’a été trouvé lors de cette perquisition mais les enquêteurs ont découvert plusieurs courriers “démontrant que le couple entretenait une relation amicale avec Mehdi Nemmouche depuis longtemps“.
L’homme avait fait sa connaissance durant sa jeunesse à Tourcoing et a indiqué que l’accusé lui avait confié sa volonté de partir “faire le djihad”. Il a d’ailleurs eu des contacts téléphoniques épisodiques avec Mehdi Nemmouche lorsque ce dernier se trouvait en Syrie. Lors de son audition, ce proche a indiqué reconnaître les traits de l’accusé sur des photos tirées des caméras de vidéo-surveillance du Musée juif le jour de l’attentat. “En regardant certains clichés de profil, je pourrais reconnaître ce dernier“, a-t-il déclaré en désignant Mehdi Nemmouche. “Il y a effectivement une ressemblance mais je ne peux le reconnaître à 100%.” La compagne de cet homme a également fait part de ressemblances entre l’auteur de l’attentat et Mehdi Nemmouche, notamment la carrure et “le grand nez“, sans toutefois l’identifier avec certitude.
“Impossible” de transformer les images des caméras
Les images des caméras de surveillance du Musée juif de Belgique n’ont pas été altérées ou modifiées au moment de leur extraction, a assuré mercredi matin le policier en charge de cette opération le jour des faits. La copie de travail réalisée depuis le serveur bloque la modification des données, notamment pour les protéger de virus informatiques, a-t-il expliqué devant la cour d’assises de Bruxelles.
Les avocats de Mehdi Nemmouche ont évoqué depuis le début du procès des manipulations sur les images des caméras de surveillance. Ils se sont étonnés que, sur certaines images, l’auteur porte des lunettes de soleil et sur d’autres pas, insinuant que les enquêteurs les ont effacées pour l’avis de recherche et ont reconstitué le visage de l’auteur. Les avocats avaient donc demandé à ce que le policier qui a manipulé les images soit entendu devant la cour, ce qui a été fait mercredi matin.
“J’ai utilisé un lecteur permettant de faire des captures d’écran. Chaque pixel de la vidéo originale se retrouve exactement au même endroit dans la copie, avec la même valeur. Aucune transformation n’est possible“, a déclaré cet enquêteur chargé de l’extraction des données vidéo du serveur du Musée juif de Belgique. Ce dernier a écarté la thèse d’une transformation des images. Son travail a par ailleurs précédé l’arrestation de Mehdi Nemmouche le 30 mai 2014 à la gare routière de Marseille.
Il a expliqué avoir simplement flouté la caméra GoPro que portait l’auteur de l’attentat et les corps des victimes dans les images diffusées ensuite pour l’avis de recherche. Il y a également modifié la luminosité et les contrastes puis a procédé à un agrandissement.
Il a montré à la cour trois images différentes, afin que tout le monde puisse visualiser ce qui a changé: la première image visible sur la vidéo de caméra de surveillance du musée, la seconde qui est obtenue par capture d’écran via un logiciel spécial et la troisième qui est obtenue après agrandissement et éclaircissement.
Enfin, la cour a demandé à nouveau au policier si rien n’avait été ajouté ou enlevé au personnage. “Non, absolument pas“, a-t-il répondu.
avec Belga