Le KCE appelle à concentrer les traitements des cancers de la tête et du cou
Les patients qui souffrent d’un cancer de la tête ou du cou ont plus de chances de survie s’ils sont traités dans un hôpital qui traite chaque année plus de 20 personnes atteintes de ce type de cancer, montre une étude du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE). Vingt-trois hôpitaux, soit moins d’un quart des hôpitaux du pays, atteignent ce seuil. Il faudrait y centraliser les traitements, recommande mercredi l’organisme. A partir du 1er juillet 2019, seuls les hôpitaux qui pratiquent au moins 20 opérations par an pourront encore proposer des interventions chirurgicales dans le cadre d’un cancer de l’œsophage ou du pancréas. Pour le KCE, il faudrait suivre la même voie pour le traitement des cancers de la tête et du cou.
Ces cancers, plus précisément les carcinomes épidermoïdes de la cavité buccale, de l’oropharynx, de l’hypopharynx et du larynx qui en sont les formes les plus courantes, touchent surtout des hommes âgés de plus de 60 ans. Rares mais très pénibles à vivre, ils sont favorisés notamment par le tabagisme chronique et la consommation élevée d’alcool. La Belgique est le 2e pays européen le plus concerné pour les hommes et le 4e pour les femmes.
L’étude du KCE montre que les cancers de la tête et du cou sont pris en charge de façon très dispersée: entre 2009 et 2014, les 9.245 malades étudiés ont été soignés dans 99 hôpitaux différents. La moitié de ces hôpitaux ont pris en charge tout au plus quatre patients par an, et un quart moins de deux.
Cinq ans après le diagnostic, seuls 55% de ces patients étaient encore en vie. Mais ceux traités dans les hôpitaux qui prennent en charge plus de 20 cancers de la tête ou du cou par an ont de meilleures chances de survie: 5,1 années versus 4 années, rapporte le KCE.