Les tensions commerciales vont peser sur la croissance économique de la planète
Le conflit commercial entre les deux premières puissances économiques mondiales, les Etats-Unis et la Chine, inflige déjà des dommages collatéraux et menace de nuire davantage à l’économie mondiale, a averti mardi la Banque mondiale. Selon les projections semestrielles de l’institution, la croissance mondiale va ralentir à 2,9% cette année (-0,1 point par rapport aux prévisions de juin) et 2,8% en 2020.
Celle de l’économie américaine, au centre du conflit sur les échanges, va atteindre 2,5% cette année, soit 0,1 point de moins que prévu en juin, et tomber à 1,7% en 2020 (-0,3 point).
Les tensions commerciales apparaissent comme le risque le plus visible pour l’économie mondial. Elles pourraient notamment mettre en danger la lutte contre pauvreté extrême dans le monde.
Le ralentissement de l’économie mondiale se fait sentir dans des marchés et économies en développement, l’Angola ou l’Argentine par exemple. Dans un tiers de ces pays, la croissance sera insuffisante pour réduire la différence de niveaux de revenus avec les pays plus riches.
En Afrique subsaharienne, la faible progression du PIB par habitant pose particulièrement problème: il sera inférieure à 1% au cours des trois prochaines années. Cela rend pratiquement impossible une réduction significative de la pauvreté.
“Les décideurs doivent trouver des moyens d’accroître les perspectives de croissance de la région pour s’attaquer à ce problème” de pauvreté, a insisté Ayhan Kose, économiste qui dirige à la Banque mondiale le groupe des perspectives de développement.
“Même si nous pensons que ces handicaps sont des problèmes localisés (…) ils ont des implications pour d’autres pays, d’autres régions et nécessitent une attention immédiate”.
La proportion de pauvres dans le monde résidant en Afrique sub-saharienne pourrait atteindre 87% d’ici 2030 si la croissance ne s’accélère pas, a averti le rapport.