Arrêter les migrants en transit est inefficace, selon Myria

Depuis 2015, le nombre d’arrestations administratives d’étrangers a fortement augmenté, tout comme le nombre d’ordres de quitter le territoire délivrés. Pour finalement peu d’efficacité, selon le dernier rapport de Myria, le centre fédéral migrations, que Le Soir et Knack ont consulté.

Entre 2015 et 2017, le nombre d’arrestations administratives d’étrangers a augmenté de 27%. Une hausse corrélée au nombre d’obligations de quitter le territoire délivrées: 45.000 en 2017, selon le rapport de Myria sur le retour des étrangers en Belgique. Un tiers des arrestations concerne des migrants en transit – le plus souvent de jeunes hommes dont l’objectif est d’atteindre l’Angleterre -, contre 16% en 2015. Par exemple, le nombre d’arrestations d’Erythréens et de Soudanais a quadruplé entre 2016 et 2017.

Néanmoins, les ordres de quitter le territoire (OQT) sont rarement suivis d’effets. Et le nombre d’éloignements forcés est peu important (2.822 pour les 8 premiers mois de l’année) proportionnellement au nombre d’OQT délivrés. “Ces constats posent la question de l’efficacité de la politique mise en place“, analyse François De Smet, directeur de Myria.

Tant le ratio économique qu’humain est défavorable. (…) On augmente le nombre de places en centres fermés; on augmente le nombre d’éloignements forcés, notamment via la conclusion d’accords bilatéraux avec des pays extérieurs à l’UE… On joue sur un message de fermeté, en courant le risque d’enfreindre les droits humains et, en termes d’efficacité, les chiffres montrent des lacunes évidentes.

Belga

Partager l'article

05 décembre 2018 - 06h58
Modifié le 05 décembre 2018 - 11h34