Le parquet en appel de la décision de ne pas extrader le rappeur Valtònyc vers l’Espagne

Le parquet de Flandre orientale a décidé de faire appel de la décision de la chambre du conseil de Gand, qui a estimé lundi que le rappeur majorquin Valtònyc ne devait pas être remis à l’Espagne. L’artiste, condamné dans son pays à trois et demi de prison pour “insulte à la Couronne” et “apologie du terrorisme”, s’était exilé en Belgique au mois de juin. La section gantoise du parquet de Flandre orientale avait reçu un mandat d’arrêt européen à l’encontre de Josep Miquel Arenas, dont le nom de scène est Valtònyc. Né à Majorque, le rappeur a été condamné par la cour des Baléares en 2017 pour avoir fait l’apologie du terrorisme dans ses textes, ainsi que pour insulte à la Couronne et menaces de mort envers des politiciens. La justice espagnole avait confirmé ce jugement en février, malgré des protestations dans tout le pays.

L’artiste, âgé de 24 ans, devait initialement être écroué le 24 mai au plus tard, mais il a quitté le territoire espagnol avant cette échéance. Un mois plus tard, le rappeur avait posté une photo sur le réseau social Twitter où on le voit avec un membre de sa famille dans le centre de Gand. Il s’était ensuite présenté à la police et avait été libéré sous conditions par un juge d’instruction gantois.

La chambre du conseil a statué lundi matin en faveur du rappeur. “Le tribunal a estimé qu’il ne s’agissait pas de terrorisme et que (les faits reprochés à Valtònyc, NDLR) n’étaient pas délictueux en droit belge”, a déclaré l’avocat du rappeur Simon Bekaert après la séance. “L’accusation de crime de lèse-majesté a été rejetée et le juge a tranché qu’il n’y avait pas de menaces” dans les textes du chanteur.

Puisque le parquet se pourvoit en appel, il revient à présent à la chambre des mises en accusation de Gand de décider si Valtònyc doit ou non être remis à l’Espagne.