Le Conseil de l’Europe alerte sur une régression de la lutte anti-corruption

L’organe anti-corruption du Conseil de l’Europe, le Greco, a déploré la régression de la lutte contre la corruption, épinglant notamment la Roumanie, la Pologne et la Grèce dans son rapport annuel publié jeudi. “2017 a été une année sombre pour la lutte contre la corruption”, a déclaré Marin Mrcela, vice-président de la Cour suprême de Croatie et président du groupe d’Etats contre la corruption (Greco). “De nouvelles initiatives législatives dans certains pays ont pris le contrepied des réformes engagées auparavant” pour mieux lutter contre cette “menace réelle” qui “brise (le) système démocratique” et “mine l’Etat de droit”, a-t-il regretté.

Le rapport épingle la Grèce, appelée par le Greco début mars à réaliser des “progrès tangibles” en la matière, mais aussi la Roumanie et la Pologne, où des réformes du système judiciaire suscitent de vives inquiétudes et font craindre un impact négatif sur l’indépendance de la justice. La Pologne et la Roumanie ont fait l’objet de procédures d’évaluation lancées “dans des circonstances exceptionnelles” par le Greco, rappelle le rapport.

L’organe anti-corruption revient également sur les allégations de corruption visant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), dont certains élus sont “fortement soupçonnés” par une commission d’enquête indépendante d’avoir agi pendant plusieurs années au profit de l’Azerbaïdjan en échange d’argent et d’avantages en nature.