Le Maroc annonce la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Iran
Le Maroc a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran, accusé d’avoir facilité la livraison d’armes au Front Polisario par l’intermédiaire de son allié du Hezbollah libanais, a annoncé mardi le ministre marocain des Affaires étrangères. Lors d’une conférence de presse à Rabat, Nasser Bourita a précisé que cette décision n’avait rien à voir avec les développements au Moyen-Orient, en référence aux tensions actuelles entre l’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite qui soutiennent des camps opposés dans de nombreux conflits régionaux.
Le Maroc avait déjà rompu ses relations avec l’Iran début 2009, pour protester notamment contre “l’activisme” religieux de Téhéran dans le royaume. Les relations avaient été rétablies en 2014.
Une “première livraison d’armes a été récemment fournie au Polisario”, le mouvement indépendantiste sahraoui soutenu par l’Algérie, via un “élément” à l’ambassade iranienne à Alger, a indiqué M. Bourita.
“Le Maroc dispose de preuves irréfutables, de noms identifiés et de faits précis qui corroborent cette connivence entre le Polisario et le Hezbollah contre les intérêts suprêmes du royaume”, a affirmé le chef de la diplomatie marocaine.
L’ambassadeur du Maroc à Téhéran a “quitté mardi l’Iran et je vais demander au chargé d’affaires de l’ambassade d’Iran de quitter le royaume sans délai”, a ajouté M. Bourita.
Le ministre s’exprimait à son retour de Téhéran, où il dit avoir informé son homologue iranien Mohammad Javad Zarif de la décision du Maroc.
Etendue désertique de 266.000 kilomètres carrés, le Sahara occidental, seul territoire du continent africain dont le statut post-colonial n’est pas réglé, est revendiqué par le Maroc – qui en contrôle la majeure partie – et par le Front Polisario, qui réclame un référendum d’autodétermination.
Le Maroc rejette toute solution autre qu’une autonomie sous sa souveraineté.
Un cessez-le-feu est intervenu en 1991 après des années de conflit.