La CSC et la FGTB dénoncent “l’inaction du gouvernement” dans la lutte contre la fraude fiscale
À l’initiative de la FGTB et de la CSC en front commun, environ 250 militants se sont rassemblés mercredi dès 7h00 devant la gare de Bruxelles-Central pour sensibiliser les citoyens aux cadeaux fiscaux faits par le gouvernement fédéral à une série de multinationales.
Des cadeaux étaient disposés dans une bulle en plastique transparent pour symboliser les paradis fiscaux. De faux billets étaient parsemés sur le sol et des tracts ont été distribués aux navetteurs avec des pièces en chocolat, à l’occasion de la Saint-Nicolas. Par cette action, les syndicats dénoncent l’inaction du gouvernement fédéral en matière de lutte contre la fraude fiscale et exigent de mettre à disposition de l’administration fiscale les ressources nécessaires à l’exercice de ses missions afin de collecter ces recettes au bénéfice des politiques publiques.
Entre 24 et 36 milliards d’euros par an
“Si la fraude fiscale est difficile à évaluer, on peut calculer le différentiel entre les impôts que devraient payer les entreprises au taux ordinaire de l’impôt des sociétés (33,99 %) et ce qu’elles payent réellement après une série d’optimisations fiscales”, remarque Philippe Van Muylder, secrétaire général de la FGTB de Bruxelles. “On est entre 24 et 36 milliards d’euros par an. Avec cet argent, on n’aurait plus vraiment besoin de politiques d’austérité et on pourrait promouvoir des services publics revigorés”.
En comparaison, les syndicats remarquent que le montant de l’ensemble des mesures d’économie prises par le gouvernement, notamment sur les pensions, ne s’élèvent qu’à 6 milliards d’euros. “Pour la fraude, les gens nous donnent raison, mais il y a une certaine résignation”, a estimé Philippe Van Muylder à l’issue de la distribution de tracts. “Les gens nous ont par contre beaucoup parlé du dossier sur les pensions, qui fera l’objet d’une manifestation le 19 décembre.” (C.H. avec Belga)
- Images et interview de Cyprien Houdmont.