Des réalisatrices de séries télévisées veulent plus de femmes derrière la caméra à Hollywood

Des réalisatrices de séries télé en vue comme “American Horror Story”, “The Americans” ou “Scandal” ont estimé mercredi que des quotas étaient nécessaires pour obtenir plus de diversité à Hollywood, où les femmes restent très rares derrière la caméra. “Je ne veux jamais me dire qu’on m’embauche parce que je suis une femme, mais peut-être qu’en ce moment on a besoin de quotas”, remarque Maggie Kiley lors d’une conférence de presse organisée par la chaîne FX lors des rencontres de la Television Critics Association (TCA).

“S’il faut en passer par là, alors il faut en passer par là”, renchérit Rachel Goldberg, lors de cette table ronde de 7 cinéastes. D’après le dernier rapport annuel sur la diversité à Hollywood de l’université californienne UCLA, les minorités représentent 40% de la population américaine mais seulement 10% des réalisateurs.

La part des femmes, qui comptent pour la moitié de la population, est également à 10%. Les réalisatrices au pannel FX relatent s’être entendues dire par les studios de télévision: “oh il faut que vous ayiez déjà réalisé un épisode de télé, on ne peut pas être votre premier”, ou “faites-en encore un” encore et encore avant de se voir donner une chance, tandis que certains homologues masculins n’avaient qu’à tourner un court-métrage.

M. Murphy et FX ont lancé l’an dernier le projet “Half Initiative” avec pour objectif d’embaucher au moins une moitié de réalisatrices ou de cinéastes de minorités ethniques: la chaîne affirme que le nombre de réalisatrices chez elle est passé de 12% en 2015 à 51% l’an dernier.
Steph Green, qui a tourné des épisodes de “Scandal” ou “Luke Cage” – série sur un super-héro noir – entre autres, raconte qu’on lui a demandé régulièrement, avec un air dubitatif: “tu ferais des séries d’action?”. “Oui je peux faire des films d’action, oui je travaille avec du (faux) sang ou j’ai déjà filmé des cascades”, scande Maggie Kiley.

Les quotas sont “nécessaires pour que les femmes puissent obtenir un premier emploi de réalisatrice mais aussi pour changer les mentalités, pour que les gens s’habituent à voir des femmes diriger un tournage”, conclut Meera Menon, qui vient de tourner un épisode de “Snowfall”, sur l’épidémie de crack à Los Angeles.