De Barcelone à Venise, le tourisme de masse est remis en cause

De Barcelone à Venise, de Rome à Dubrovnik, le tourisme de masse provoque des réactions de rejet parmi les populations locales qui souffrent des conséquences pour leur cadre de vie de la venue d’un nombre croissant de visiteurs. Ce contrecoup, visant un des secteurs économiques les plus dynamiques des pays du sud de l’Europe, a conduit les autorités à réagir. A Rome, la municipalité envisage de limiter le nombre de visiteurs dans certains lieux emblématiques de la ville éternelle, comme la fontaine de Trevi. Dubrovnik, sur la côte adriatique, étudie la possibilité de limiter le nombre de paquebots.

Barcelone travaille de son côté à une nouvelle taxe touristique qui viserait les visiteurs arrivant par paquebot, avec l’idée de réclamer 65 centimes d’euro pour chaque visiteur passant moins de douze heures dans la ville. L’an passé, quelque 750 bateaux de croisière ont accosté dans la capitale de la Catalogne.

La spéculation immobilière, la flambée des loyers, la disparition de commerces de proximité au profit de bars, de restaurants et d’enseignes touristiques, l’engorgement des rues et des espaces publics ou bien encore les nuisances sonores et l’accumulation de déchets alimentent cette remise en cause.

Le tourisme en Europe du Sud a connu un vif regain ces deux dernières années, notamment parce que d’autres destinations classiques, comme la Tunisie, l’Egypte et la Turquie, ont été délaissées pour des raisons de sécurité. En Espagne, au premier semestre 2017, le nombre de visiteurs a crû de 12% par rapport à l’année précédente, à 36,4 millions. Barcelone attire chaque année au moins onze millions de visiteurs.