Colombie: 15 assassinats de membres des Farc et de proches depuis novembre

Au moins 15 assassinats de guérilleros des Farc et de membres de leurs familles ont été répertoriés en Colombie en sept mois, depuis la signature de l’accord de paix avec cette rébellion armée, selon un rapport publié mardi. “Cinq homicides de membres de cette guérilla et dix autres de proches de guérilleros ont été enregistrés” depuis fin novembre, a précisé dans ce rapport la Fondation Paix et Réconciliation, qui enquête sur le conflit armé et l’application de l’accord de paix signé avec la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
Les meurtres de guérilleros ont été répertoriés “jusqu’à la veille” de la fin du dépôts des armes par les Farc le 27 juin, selon cette ONG qui estime que ces violences “démontrent la faiblesse” des organismes responsables de la sécurité en Colombie.
Elles s’ajoutent aux 181 agressions, dont 55 assassinats, de militants des droits commis entre le 24 novembre 2016 et le 11 juillet dernier, soit “un homicide d’un leader civico-social tous les quatre jours”, précise le rapport.
Les Farc ont manifesté leur inquiétude d’être victimes d’extermination comme, dans les années 1980 et 1990, quelque 3.000 militants de leur parti Union Patriotique (UP), assassinés par des paramilitaires en collaboration avec des forces de l’ordre, lors d’un précédent processus de paix avorté.
L’ONG a par ailleurs déploré le manque de présence de l’Etat dans les anciens fiefs des guérilleros, régroupés dans 26 zones pour déposer les armes et préparer leur retour à la vie civile, ainsi que la reconversion de la guérilla en parti politique en août.
“Les Farc ont opéré dans 242 municipalités, il était attendu que ces espaces soient occupés par les institutions étatiques, mais d’autres structures illégales s’y sont déplacées”, ajoute le rapport.
Selon la même source, l’Armée de libération nationale (ELN, guévariste), dernière guérilla active du pays en pourparlers de paix depuis gévrier, s’est installée dans 12 communes préalablement contrôlées par les Farc et les gangs criminels, ou Groupes armés organisés (GAO) selon la dénomination officielle, dans 74 municipalités.
Le complexe conflit armé colombien a depuis plus d’un demi-siècle impliqué une trentaine de guérillas, des milices paramilitaires d’extrême droite et les forces de l’ordre, faisant au moins 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et 7,1 millions de déplacés.