Au festival de Québec, Atsuko Chiba remet le "prog rock" au goût du jour

Si les rockers des années 1970 commençaient leur carrière aujourd’hui, leur musique ressemblerait peut-être à celle du groupe montréalais Atsuko Chiba qui ont clôturé dimanche la 50e édition du Festival d’été de Québec. Atsuko Chiba s’inspire du “prog rock”, le mouvement de rock progressif qui a connu son apogée au début des années 1970 avec l’idée de considérer la musique davantage comme une symphonie classique plutôt qu’à travers des chansons taillées pour la radio. Mais le “prog rock” était aussi un amalgame d’influences qui ont inspiré le groupe montréalais, note le guitariste d’Atsuko Chiba, Kevin McDonald. “Wasabi Hands”, le morceau d’ouverture de leur dernier opus, “The Memory Empire”, est dominé par les basses avant qu’un tourbillon d’effets de guitare n’accélère le tempo.

La voix de Karim Lakhdar s’écarte nettement du “prog rock” classique avec des accents empruntés au hip-hop et au punk, dans un style qui rappelle celui de Zack de la Rocha de Rage Against the Machine. “Damonsta Titillates”, une chanson tirée de “The Memory Empire”, flotte sur une musique électronique de science-fiction pendant plus de 10 minutes avant que les guitares et des cris explosent furieusement.

“Pour moi, le +prog rock+ a toujours été de repousser des limites et essayer de faire quelque chose d’un peu différent, d’apporter une dose de technicité tout en essayant d’écrire une musique intéressante et évolutive”, explique Kevin McDonald.
Les cinq membres d’Atsuko Chiba ont grandi en écoutant King Crimson, l’un des pionniers du mouvement “prog rock”.

“Nous sommes fans de prog rock, c’est sûr. Nous revendiquons cette influence très fièrement”, dit Kevin McDonald en riant.
“Mais nous sommes aussi fans de tout un tas d’autres choses, comme le hip-hop, le punk, la musique rock et la musique électronique”, ajoute-t-il.

Atsuko Chiba, dont le nom sonne comme celui d’une femme japonaise, n’a aucun lien avec le Japon. Kevin McDonald l’a choisi au moment de la formation du groupe, il y a six ans, après avoir regardé le film d’animation “Paprika”.
Le groupe, qui a sorti deux EP l’année dernière, s’efforce de faire preuve de souplesse dans la forme et a conçu son propre studio dans une zone industrielle de Montréal.

“Nous voulions vraiment créer un espace qui nous permettrait d’être créatifs et de faire notre propre musique, de l’enregistrer et de la publier par nous-mêmes”, poursuit McDonald. Atsuko Chiba fait partie des artistes qui trouvent leur place au Festival d’été de Québec aux côté de mastodontes comme Metallica ou les Backstreet Boys.