Grands noms, petit prix: la recette du festival d'été de Québec

De grands noms de la musique, une scène immense en plein air et des billets coûtant une fraction de ce qui se pratique ailleurs: telle est la recette unique du festival de Québec qui fête ses 50 ans cette année. Des légendes comme le groupe de heavy metal américain Metallica, les pionniers du rock, The WHO, et Kendrick Lamar l’un des artistes les plus célébrés du hip-hop se sont produits lors de cette édition anniversaire du festival d’été de Québec, du 6 au 16 juillet.

Alors que les festivals se multiplient dans le monde occidental avec parfois des échecs retentissants, le festival de Québec doit sa spécificité à la culture de la capitale de la province francophone canadienne et au fait que des fonds publics couvrent 13% du budget de la manifestation.

Le prix des billets pour les 11 jours du festival débute à 95 dollars canadiens (75 dollars américains), soit moins cher que pour assister à un spectacle de certains des artistes invités et bien au dessous du prix d’entrée d’autres festivals comme celui de Coachella en Californie, où les billets pour trois jours débutent à 429 dollars US.

Le festival de Québec bénéficie aussi de la taille de sa scène principale, considérée comme la plus vaste d’Amérique du nord. Quelque 90.000 spectateurs peuvent se masser sur les Plaines d’Abraham, site d’une bataille décisive au cours de laquelle les troupes françaises du marquis de Montcalm furent battues en 1759 par les soldats britanniques, une défaite qui a contribué à amener quelques années plus tard la France à céder le Canada aux Anglais.

Contrairement à la plupart des festivals qui contrôlent rigoureusement les bracelets pour vérifier que les fans ont bien acquitté leur droit d’entrée, le festival de Québec encourage le partage des billets. Il en a vendu 135.000 pour l’édition du cinquantenaire. “Dans un marché comme Québec où il y a trois-quarts de million d’habitants, il faut que 100.000 personnes aient envie de voir un spectacle et même si c’était complètement gratuit, on n’aurait pas vraiment de risque d’émeutes”, note Louis Bellavance, directeur de la programmation. “C’est assez unique. Ce serait impossible dans un marché comme Montréal, Paris, New York ou Los Angeles”, ajoute-t-il.

– une scène immense –
L’immense scène constitue un attrait pour les artistes. La chanteuse américaine P!nk a ainsi déclaré qu’elle se produisait devant la foule la plus nombreuse de sa carrière et la direction du festival pense qu’il en va de même pour d’autres participants.

Metallica a mis a profit le vaste espace offert pour des effets spectaculaires avec des rayons lumineux reproduisant des frappes aériennes d’hélicoptères pour la chanson anti-guerre “One” ou des lasers rouges fouillant le ciel. En tournée mondiale pour “Hardwired… to Self-Destruct,” premier album du groupe depuis près d’une décennie, Metallica dispose d’un public nombreux d’amateurs de heavy metal au Québec et près d’un spectateur sur cinq arborait un T-shirt du groupe. Le groupe a tenu la scène pendant deux heures et demi concluant avec une vidéo de remerciement à son public.

Le festival de Québec demeure un des derniers festivals indépendants en Amérique du nord avec le Summerfest à Milwaulkee et le plus modeste Maha Music festival d’Omaha. La direction du festival estime qu’un peu plus de la moitié du public vient d’ailleurs que de la ville de Québec, ce qui apporte à la cité une contribution économique bienvenue.

Le festival s’efforce en outre de fournir à son public un éventail d’artistes aussi vaste que possible. Les attractions de cette année incluaient le boysband des BackstreetBoys, le groupe country Lady Antebellum et plusieurs artistes québécois, dont Isabelle Boulay. “Nous ne sommes pas un festival de niche”, fait valoir M. Bellavance.

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17 juillet 2017 - 08h05