Commission d'enquête Samusocial – Des cabinettards socialistes à un séminaire de l'ASBL, presqu'un "délit d'initié"

Des représentants des cabinets du ministre-président Rudi Vervoort (PS) et du ministre bruxellois Pascal Smet (sp.a) étaient à un séminaire du Samusocial à Spa en février dernier, ressort-il d’un courrier qui a été transmis à la commission d’enquête parlementaire qui se penche sur l’ASBL. L’Echo relaie l’information dans ses pages samedi, ainsi que la réaction outrée de la ministre cdH Céline Fremault, qui appelle Olivier Maingain à réfléchir à une “majorité alternative”. Le courrier daté du 22 février 2017 est envoyé par le directeur financier du Samusocial, Aurélien Doffigny, à tout le management, et concerne l’organisation pratique d’une “mise au vert” en gîte, quelques jours plus tard. Baptiste Delhauteur, le directeur de cabinet adjoint de Rudi Vervoort, y est cité, ainsi que Tina Martens, la directrice de cabinet adjointe de Pascal Smet et commissaire du gouvernement bruxellois au Samusocial. L’autre commissaire de gouvernement, la représentante de la ministre Céline Fremault (cdH), n’a pas été sollicitée pour participer à cette mise au vert.
Contacté par L’Echo, Baptiste Delhauteur confirme avoir été présent “une seule journée, afin de discuter de la problématique du financement des bâtiments”. Pascal Smet indique quant à lui que Tina Martens avait demandé et reçu l’autorisation de se rendre au séminaire, à ses propres frais.
Pour la ministre cdH Céline Fremault, ce nouvel élément “frise le délit d’initié”. “Cela confirme à mes yeux un lien fort et des jeux d’influence derrière mon dos et le fait que le Samu, déjà soupçonné depuis longtemps de mauvaise gestion, dictait les positions politiques du PS régional”, regrette-t-elle, plaçant définitivement la problématique à un niveau plus large que la seule commune de Bruxelles-Ville. “Au final, les positions du Samusocial et du PS, c’était chou rouge et rouge chou. C’est bien la preuve que ce n’est pas un scandale limité uniquement à Bruxelles-Ville, contrairement à ce qu’affirme Olivier Maingain”, balaie la ministre cdH, qui “propose” au président de DéFI, qui s’affiche très réticent à un bouleversement de majorité à Bruxelles, “de réfléchir avec tous ses mandataires régionaux et locaux à une majorité alternative”. Selon L’Echo, c’est la première fois que le parti de Benoit Lutgen prend clairement ses distances avec le Parti socialiste à Bruxelles.

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15 juillet 2017 - 07h25