Crise politique francophone – Les syndicats du non-marchand pas rassurés par l'engagement du cdH

Malgré l’engagement du vice-président cdH du gouvernement wallon Maxime Prévot à défendre l’effort budgétaire promis par le gouvernement Magnette en faveur du non-marchand, les syndicats de ce secteur sont sortis inquiets jeudi d’une rencontre matinale avec l’exécutif régional. Les représentants du non-marchand étaient descendus jeudi matin à l’Elysette s’enquérir de l’avenir de l’accord gouvernemental pris lors du dernier conclave budgétaire. Cet accord prévoyait une manne supplémentaire de 10 millions d’euros dès 2018 pour le secteur, de 20 millions en plus en 2019 et 30 millions en 2020, dont la mise en œuvre doit encore être arrêtée.
“Le cdH a le non-marchand vissé aux tripes, nous restons donc extrêmement attachés à cette enveloppe progressive”, a assuré M. Prévot au sortir de la réunion. Mais il n’a pas pu fournir au secteur des garanties fermes de respect de l’enveloppe et du calendrier. “Je ne peux pas parler à la place des autres formations politiques”, a-t-il ajouté, citant le MR et (dans une moindre mesure) Ecolo, deux partis actuellement associés aux discussions avec le cdH, préalables à d’éventuelles négociations.
“Nous ne sommes absolument pas apaisés”, a réagi Christian Masai, secrétaire général du SETCa (FGTB, syndicat socialiste), qui voulait avancer vers une première étape en matière de réduction collective du temps de travail. “La petite porte entrouverte se referme. On nous garantit que les 10 millions seront inscrits dans l’épure budgétaire, mais quid si dans 15 jours le gouvernement a changé? “.
Patricia Piette, secrétaire nationale non-marchand à la CNE (CSC, syndicat chrétien), s’inquiète d’une remise en question de la traditionnelle concertation tripartite (patrons-syndicats-gouvernement), dès lors que “le MR a déjà dit qu’il voulait inscrire sa marque dans la continuité de celle du gouvernement fédéral”. Selon elle, M. Prévot a rappelé au cours de la réunion que c’était le gouvernement qui décidait, après proposition des interlocuteurs sociaux.
Côté employeurs, le ton est moins à l’alerte qu’à la demande de clarifications. “Le travail est engagé, il continue. Ce gouvernement va tomber, il y en aura un nouveau, nous sommes donc dans l’attente d’y voir plus clair”, a commenté Dominique Van de Sype, secrétaire général de l’UNIPSO, l’Union des entreprises à profit social.

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06 juillet 2017 - 12h40