L'Italie refuse d'être seule à accueillir les migrants, répète son ministre de l'Intérieur

L’Italie refuse d’être seule à accueillir les milliers de migrants qui sont sauvés en Méditerranée par une opération de sauvetage pourtant internationale, a répété mercredi devant le parlement à Rome le ministre de l’Intérieur Marco Minniti. “Il est difficile de penser à une mission internationale de sauvetage qui en même temps laisse à un seul pays le problème de l’accueil”, a déclaré le ministre devant le Parlement, faisant référence aux navires étrangers, militaires ou affrétés par les ONG qui participent aux opérations de sauvetage de migrants au large de la Libye.
L’Italie, où plus de 85.000 migrants ont débarqué depuis le début de l’année, réclame depuis des mois davantage de solidarité de la part des pays européens, notamment dans l’accueil des migrants, et cherche en même temps à limiter ces arrivées.
Le gouvernement italien a ainsi proposé à ses partenaires européens, qu’il retrouvera jeudi à Tallinn pour une réunion informelle des ministres de l’Intérieur, un code de conduite que les ONG devront s’engager à respecter, dans l’espoir de réduire leurs interventions.
Un des onze points prévus dans ce code de conduite prévoit une “coordination entre l’activité de sauvetage menée dans les eaux territoriales par les garde-côtes libyens et les activités des ONG”, a expliqué le ministre.
Selon M. Minniti, les garde-côtes libyens ont effectué 10.000 sauvetages au cours des derniers mois avec une différence essentielle pour l’Italie, toutes les personnes secourues étant reconduites en Libye et non vers l’Italie.
Le ministre italien a rappelé devant les députés que 34% des opérations de sauvetage ont été effectuées depuis le début de l’année par des navires affrétés par les ONG, et 28% par les garde-côtes italiens, qui coordonnent toutes les opérations en Méditerranée centrale.
Quelque 97% des personnes secourues en Méditerranée proviennent de la Libye, mais pas un seul ressortissant libyen ne figure parmi elles. “C’est là où est le problème”, a encore indiqué M. Minniti.

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05 juillet 2017 - 20h00