Les pays du Golfe isolent le Qatar – Contacts français et turcs en vue d'une solution diplomatique

Le président français Emmanuel Macron a annoncé mercredi depuis le Maroc qu’il poursuivait ses efforts diplomatiques pour une “désescalade” dans la crise qui oppose le Qatar à d’autres pays du Golfe, avec notamment une rencontre la semaine prochaine à Paris avec un haut dirigeant des Emirats arabes unis. Le même jour, Mevlut Cavusoglu, ministre turc des Affaires étrangères, était quant à lui à Doha, où il s’est entretenu avec l’émir cheikh qatari Tamim ben Hamad al-Thani et avec son homologue cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani. Lors d’une conférence de presse à Rabat, à l’issue d’une visite chaleureuse au roi du Maroc Mohammed VI, le président français a annoncé qu’il rencontrerait la semaine prochaine un “dirigeant des Emirats arabes unis” et qu’il “reparlera(it) avec l’émir du Qatar”. Précisant ses propos, l’Elysée a d’abord évoqué des rencontres prochaines à Paris avec l’émir du Qatar et avec le prince héritier d’Abu Dhabi, avant de rectifier en indiquant que “rien n’était confirmé”.
Le président français a en tout cas salué la convergence de vues entre Rabat et Paris sur ce dossier. “Le roi du Maroc partage notre préoccupation: la France a la volonté que les pays se reparlent et que le Golfe demeure stable, aussi parce que ces Etats sont parties prenantes des crises de la Syrie et de la Libye”, a-t-il dit. “Le roi du Maroc s’est entretenu avec plusieurs protagonistes, moi-même je me suis entretenu avec tous les dirigeants de la région”.
Les efforts visant à trouver une solution diplomatique à la crise dans le Golfe s’intensifiaient en effet mercredi, avec également la visite du chef de la diplomatie turque à Doha, alors qu’Ankara est un des plus puissants alliés du Qatar. La crise “doit absolument être surmontée”, “par le dialogue et la paix”, a déclaré Mevlut Cavusoglu après ses entretiens, selon l’agence progouvernementale Anadolu. Le ministre devrait se rendre jeudi au Koweït, qui n’a pas rompu avec le Qatar et tente lui aussi de dénouer la crise, puis en Arabie saoudite vendredi pour y rencontrer le roi Salmane, précise Anadolu.
A Genève, le Haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU Zeid Ra’ad Al Hussein s’est dit de son côté “alarmé” par les conséquences de l’isolement diplomatique du Qatar. Lorsque la crise a éclaté, Ryad, Abou Dhabi et Manama ont ordonné aux Qataris de quitter leurs pays dans un délai de 14 jours et à leurs citoyens de quitter le Qatar dans le même délai. Cette décision pourrait “sérieusement perturber la vie de milliers de femmes, enfants et hommes”, a tenu à avertir Zeid Ra’ad Al Hussein.

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15 juin 2017 - 02h50