Mathias Depardon dénonce une "chasse aux médias" en Turquie

Le photojournaliste Mathias Depardon, expulsé vendredi vers la France après un mois de détention en Turquie, a estimé mercredi que le gouvernement de ce pays s’était lancé “dans une véritable chasse aux médias”. “C’est devenu extrêmement compliqué voire impossible” de faire librement son métier de journaliste en Turquie, a déclaré le photographe français sur Europe 1. “Les pressions sont énormes, qu’elles soient financières ou autres”.

“C’est une véritable chasse aux médias dans laquelle le gouvernement s’est lancé”, selon lui.

Mathias Depardon avait été arrêté le 8 mai alors qu’il faisait un reportage dans le sud-est de la Turquie au motif qu’il travaillait sans carte de presse.

A son arrivée en France, il avait affirmé avoir été accusé “de propagande terroriste et d’aide et soutien à des groupes terroristes, à savoir le PKK, (Parti des travailleurs du Kurdistan, séparatistes kurdes) suite à des images” réalisées ces dernières années.

Le président français Emmanuel Macron avait demandé le 3 juin à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan le retour “le plus vite possible” du photojournaliste en France.

Mathias Depardon a précisé que ses conditions de détention étaient “relativement bonnes” mais que le fait d’être à l’isolement était “psychologiquement assez compliqué”.

“Je savais que je ressortirai. C’était une question de temps”.

“Néanmoins j’ai commencé une grève de la faim pour essayer d’accélérer ce processus de libération”. “J’ai fait six jours (ndlr: de grève). C’était une semaine où j’étais très en forme psychologiquement. J’avais l’impression de mener un combat, d’avoir initié quelque chose, entamé presque un dialogue et un affront avec les autorités turques et un message de détresse envers la France”.

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14 juin 2017 - 09h10