Un sit-in citoyen sur la Grand-Place de Bruxelles pour un changement de culture politique

Plus d’une centaine de personnes ont participé à un sit-in, lundi de 12H00 à 14H00, sur la Grand-Place de Bruxelles, aux portes de l’hôtel de Ville, pour appeler à un changement de culture politique à la suite de la démission la semaine dernière d’Yvan Mayeur du poste de bourgmestre, causée par l’affaire du Samusocial. Le sit-in s’est déroulé dans le calme, sans slogan ni discours. “J’étais indignée par le scandale du Samusocial”, a déclaré Hylke Gryseels, habitante bruxelloise néerlandophone, à l’initiative du sit-in sur Facebook. “A l’annonce de la succession de Philippe Close, j’attendais au moins des excuses mais ils ont encore réussi à jeter des fleurs à Yvan Mayeur, en disant que c’est une grande perte et qu’il a fait un grand geste en démissionnant. On veut une autre culture politique, où les valeurs sont de nouveau importantes parce qu’ils ne se rendent même plus compte… C’est dur pour moi que le PS reste. Si le parti avait agi de façon plus forte dès l’explosion du scandale, j’aurais eu davantage confiance”. Elle espère qu’avec l’affaire Publifin ou les révélations sur François Fillon en France, un changement de culture est aujourd’hui possible.

Pour Zoubida Jellab, conseillère communale Ecolo présente au sit-in, “c’est une culture ancrée depuis des décennies et il faut une prise de conscience et un nettoyage”. “Dans la foulée de Publifin, il était question de faire un cadastre de tous les mandats et puis, on nous a dit qu’il valait mieux ne pas en parler en conseil communal, que des groupes de travail allaient être faits…”, souligne-t-elle avant de s’interroger sur les avantages liés à ces structures, comme les cartes de crédit.

“Le pouvoir corrompt sur le long terme”, poursuit Zoubida Jellab. “A un moment donné, on installe un système et on verrouille. Pour l’opposition, le travail devient difficile. On a beaucoup politisé l’administration. En mettant les copains politisés aux fonctions importantes, ils verrouillent et on ne voit plus ce qui se passe”.

Selon elle, le discrédit jeté par ces affaires sur l’ensemble des politiques fait aussi “le lit de l’extrême droite et des nationalistes flamands qui nous font la leçon en disant que Bruxelles est mal gérée et qu’ils vont resserrer les boulons”.

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12 juin 2017 - 15h05