Le Kosovo vote avec la justice internationale en tête

Les Kosovars désignent dimanche leurs députés dont le mandat pourrait être agité, entre tensions avec la Serbie et possibles inculpations pour crimes de guerre de responsables de ce pays des Balkans. Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes dimanche à 07h00 (05h00 GMT) comme l’a constaté, à Pristina, Valdete Daka, la présidente de la Commission électorale, la première à voter au bureau 1907E.
“J’appelle les citoyens à voter en respectant les normes internationales et montrer que nous faisons partie de la famille démocratique mondiale”, a-t-elle déclaré.
Dans la capitale kosovare, des dizaines de personnes, âgées pour la plupart, attendaient patiemment sous la pluie, l’ouverture du bureau de vote.
“Il s’agit d’ouvrir un nouveau chapitre dans notre Etat. Il faut cesser d’abuser de l’argent des contribuables et d’avoir un gouvernement qui s’occupera de son peuple”, a déclaré Ekrem Haziri, 66 ans, retraité.
Il ne semblait pas préoccupé par la question des cours spéciales, chargées des crimes de guerre de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) lors du conflit d’indépendance contre les forces de Belgrade (1998-99, 13.000 morts), un sujet absent du débat électoral.
Pourtant, “le véritable risque d’instabilité” pour le pays “viendra au moment où débuteront les arrestations”, susceptibles de “sérieusement gêner ou même menacer la survie du prochain gouvernement”, prédit l’European Centre for minority issues (ECMI).
Cette élection est “la plus dure à pronostiquer dans l’histoire du Kosovo”, selon Florian Bieber, spécialiste de l’Europe du sud-est à l’université de Graz.
Les favoris sont une coalition des “guerriers”, dirigée par les anciens cadres de l’UCK. Le PDK et les deux petits partis qui la composent avaient atteint un total de 45% en 2014.
Leur Premier ministre serait Ramush Haradinaj, alias “Rambo”, un homme que la Serbie veut juger pour crimes de guerre et qui a affirmé que lui au pouvoir, il conditionnerait la poursuite du dialogue à une reconnaissance du Kosovo par Belgrade, perspective inconcevable.

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11 juin 2017 - 09h20