A propos de l'officier de liaison, la commission pose des questions

La commission d’enquête parlementaire a fait preuve d’une grande prudence à l’égard du dossier de l’officier de liaison de la police fédérale à Istanbul. Elle pose des questions, constatant qu’aucune faute disciplinaire ne lui est reprochée. Le 25 mars 2016, le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, avait sévèrement mis en cause l’officier, Sebastien Joris, jugeant qu’il avait failli dans le suivi d’Ibrahim El Bakraoui, l’un des futurs kamikazes de Zaventem, arrêté en Turquie. Ces accusations ont suscité une vive polémique et n’ont pas été coroborrées par ses supérieurs.

La commission constate que le policier “a respecté les règles en vigueur”, a expliqué le commissaire Georges Dallemagne (cdH). Elle pointe la charge de travail considérable qui était la sienne. Elle ajoute que “le ministre de l’Intérieur a décidé début avril 2017 de ne pas intenter de procédure disciplinaire” et “souligne qu’aucune faute disciplinaire n’est donc reprochée à l’officier de liaison”.

“Doit-on considérer que l’agent de liaison, comme il lui a été reproché, s’est rendu coupable de négligence, de manque de pro-activité, de manque d’initiative?” demande-t-elle.

S’ensuivent une série d’autres questions sur l’échange entre l’officier et la “DJ Soc-Terro”, son service correspondant à Bruxelles, et les informations qui auraient pu être sollicitées de part et d’autre. Des questions sont également posées sur le fait que l’officier était en vacances. Il est demandé à cet égard de mieux préciser les accords avec les Pays-Bas.

“Il n’appartient pas à la commission de se prononcer sur les reproches adressés à l’officier de liaison, sur lesquels celui-ci n’a pu s’expliquer dans une procédure contradictoire respectant les droits de la défense”.

Aux yeux de l’opposition écologiste, M. Joris est blanchi par la commission. Le commissaire Gilles Vanden Burre (Ecolo) a réitéré ses demandes d’excuses à l’égard du ministre de l’Intérieur.

Le rôle des autorités turques est aussi mis en cause. La coopération est difficile malgré les efforts de la Belgique pour l’améliorer. Les autorités belges ont ainsi été informées de l’expulsion d’Ibrahim El Bakraoui quelques minutes avant qu’il ne soit mis dans l’avion et par un canal inhabituel. “Cela nous paraît tout à fait inacceptable”, a souligné M. Dallemagne.

Le futur kamikaze a en outre été envoyé aux Pays Bas et non en Belgique. “On peut penser que certains fonctionnaires turcs ont été soudoyés”, a affirmé le député.

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08 juin 2017 - 13h55