Espagne: grève des dockers contre la réforme de leur emploi

Les dockers espagnols ont débuté lundi un mouvement de grève suivi quasiment à 100%, une heure sur deux, dans les ports du pays, contre la réforme libéralisant leur emploi adoptée en mai. “La grève a commencé dans les ports de la péninsule”, a déclaré à l’AFP par téléphone un porte-parole du syndicat Coordination des travailleurs de la mer, qui a déposé un préavis de grève courant jusqu’au 24 juin, environ un jour sur deux.

“Aucun contact” n’a pour l’instant eu lieu avec les représentants du patronat, a affirmé en milieu de journée devant la presse Antolin Goya, le coordinateur du syndicat.

“Le suivi de la grève est pratiquement total”, avec des arrêts dans tous les ports d’Espagne à l’exception de Carthagène, a confirmé en début d’après-midi le ministère de l’Equipement dans un communiqué, sans recenser d’incidents notables.

Les principaux syndicats de dockers rejettent la réforme qui génère “une profonde insécurité de l’emploi pour tout le personnel et ouvre une période d’instabilité pour le secteur”, selon le texte de leur préavis de grève.

Ils exigent l’ouverture d’un nouveau processus de négociation.

Le “décret-loi”, approuvé par le Congrès des députés le 18 mai, met fin au système d’embauche prioritaire des dockers en vigueur en Espagne.

Jusqu’ici, les entreprises souhaitant embaucher des manutentionnaires devaient passer par des “sociétés de gestion des travailleurs portuaires”, qui les obligeaient à recruter prioritairement les quelque 6.000 dockers qu’elles employaient.

Le nouveau texte rend facultatif le recours à ces groupes pour embaucher.

En 2014, la réglementation avait été jugée contraire à la “liberté d’établissement”, en vigueur dans l’UE par la Cour de justice européenne. L’Europe avait exigé de l’Espagne qu’elle protège la liberté d’embauche.

Plus de 60% du commerce de l’Espagne avec l’extérieur transite par les ports, notamment les exportations agroalimentaires et automobiles, capitales pour la quatrième économie de la zone euro.

L’Espagne est aussi une importante plateforme de transit de marchandises entre l’Europe et le reste du monde.

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05 juin 2017 - 16h50