Retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris – Theresa May et Justin Trudeau appellent Trump pour lui faire part de leur déception

La Première ministre du Royaume-Uni Theresa May a déclaré jeudi, lors d’un entretien téléphonique au président américain Donald Trump, que l’accord de Paris sur le climat protège “la prospérité et la sécurité des générations futures”, a indiqué Downing Street. Quelques heures plus tôt, le président américain avait annoncé, depuis la roseraie de la Maison Blanche, qu’il avait décidé du retrait des Etats-Unis de cet accord engageant la communauté internationale dans la lutte contre le dérèglement climatique. Un processus de sortie qui prendra du temps avant d’être officiellement entériné, mais qui a provoqué une onde de choc parmi les autres pays partenaires de cet accord historique. “L’accord de Paris fournit le cadre global approprié pour protéger la prospérité et la sécurité des générations futures, tout en assurant l’accessibilité de l’énergie pour nos citoyens et nos entreprises”, a dit Mme May à M. Trump.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a fait part lui aussi, directement au président américain, de “sa déception” face à une décision “désolante”. Lors d’un entretien téléphonique, il a “affirmé la volonté soutenue du Canada de travailler à l’échelle internationale en vue de lutter contre le changement climatique”, tout en soulignant, à l’instar d’autres acteurs, que d’autres intervenants américains, entreprises, Etats ou communautés, semblaient toujours prêts à collaborer dans un effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Dans le monde de l’entreprise, nombreux sont en effet les grands patrons qui, tout en étant installés sur le sol américain, ont publiquement pris leurs distances par rapport au déni de Donald Trump quant aux problématiques environnementales.
General Motors a ainsi assuré, jeudi, que sa propre position sur le changement climatique “n’avait pas changé”. Patron du conglomérat industriel General Electric, Jeff Immelt a lui aussi exprimé son mécontentement sur Twitter: “Déçu par la décision d’aujourd’hui sur l’accord de Paris. Le changement climatique est réel. L’industrie doit désormais prendre un rôle de meneuse, et ne pas dépendre du gouvernement”.
Même les géants pétroliers, qui auraient a priori le plus à perdre de la transition énergétique, ont fait entendre leur désapprobation. ExxonMobil, ainsi que Chevron, ont ainsi indiqué continuer de défendre l’accord signé en 2015. Et la finance n’est pas en reste: Lloyd Blankfein, le PDG de la banque d’affaires Goldman Sachs, a même jugé que l’évènement valait bien de publier son tout premier tweet, alors que sa “page” sur le réseau social a été créée en 2011. La décision du président américain “est un revers pour l’environnement et pour la position de leadership des Etats-Unis dans le monde”, a-t-il sobrement résumé.
Le consensus n’est toutefois pas total. Sans grande surprise, le lobby américain des producteurs d’électricité dépendant du charbon, l’American Coalition for Clean Coal Electricity (ACCCE), a assuré Trump de son soutien. “L’administration précédente s’est portée volontaire pour poursuivre des objectifs parmi les plus draconiens, tandis que de nombreux autres pays font bien moins pour réduire leurs émissions. Poursuivre l’objectif du président Obama aurait amené davantage de régulations, des prix de l’énergie plus élevés, et une dépendance de sources d’énergie moins fiables”, selon le président de l’ACCCE Paul Bailey.