Malgré l'embellie pour certains, les journaux souffrent toujours aux Etats-Unis

Si l’élection présidentielle a gonflé les voiles de plusieurs titres comme le New York Times ou le Washington Post, les journaux quotidiens se portent de plus en plus mal aux Etats-Unis, où leurs ventes ont enregistré une baisse de 8% en 2016. Pour les éditions du lundi au vendredi, il s’agit de la 28ème année consécutive de repli, selon des chiffres publiés jeudi par l’institut indépendant Pew Research Center, qui a additionné les ventes des éditions imprimées et numériques.

Lors du quart de siècle écoulé, le nombre d’exemplaires vendus en semaine a été quasiment divisé par deux (-42,3%).

En 1987, il se vendait, en moyenne, 62,8 millions de quotidiens chaque jour de semaine aux Etats-Unis. En 2016, ce chiffre était tombé à 34,6 millions.

En ne retenant que les ventes d’éditions papier en semaine, la baisse atteint même 10% sur la seule année 2016.

Pour les éditions du dimanche, la baisse atteint également 8% en additionnant l’imprimé et le numérique, mais n’est que de 9% pour le papier seul.

Contre tout attente, le chiffre d’affaires a très légèrement progressé (+0,3%), malgré la baisse du nombre de ventes au numéro et d’abonnements, plusieurs titres ayant procédé à des hausses de prix.

Malgré le tassement des ventes, les revenus dégagés se maintiennent depuis 20 ans et restent même sur cinq années consécutives de hausse.

Le paysage est sensiblement différent pour la publicité, dont le chiffre d’affaires continue à se contracter, malgré une progression de la publicité en ligne.

Par rapport à l’année qui a constitué un pic, soit 2005, ce sont 31 milliards de dollars de chiffre d’affaires qui se sont envolés, les revenus étant amputés de près des deux tiers (-63%).

La part du chiffre d’affaires publicitaire tirée du numérique continue de progresser et atteint désormais 29% des revenus tirés de la vente d’espaces à des annonceurs, mais cette augmentation ne parvient toujours pas à compenser le déclin de la publicité imprimée.