A 50 ans, le "Sgt. Pepper" des Beatles reste révolutionnaire

Cinquante ans après sa sortie, l’album “Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band” reste un tournant majeur pour la musique pop mais aussi pour la carrière des Beatles, décidés à explorer de nouveaux horizons au risque de désorienter leur public. Sorti le 26 mai 1967 au Royaume-Uni et le 2 juin aux Etats-Unis, le huitième album studio du légendaire groupe de Liverpool est souvent considéré comme le premier album pop concept (thématique).

Il est aussi régulièrement présenté comme le meilleur disque de tous les temps, notamment par le magazine américain de référence Rolling Stone.

Après avoir déjà ajouté de la complexité dans “Rubber Soul” et “Revolver”, les Beatles s’engageaient résolument dans l’expérimentation, concevant leur album comme une oeuvre d’art.

“On nous disait toujours: vous allez perdre tous vos fans avec ce disque”, se souvient Paul McCartney. “Et nous disions: eh bien, on en perdra peut-être quelques uns, mais on en gagnera d’autres. On doit avancer.”

Le sergent poivre s’est hissé, dès sa sortie, en tête des ventes de disques, un peu partout dans le monde et il est, à ce jour, le troisième album le plus vendu de l’histoire.

Une réédition de l’album est sortie le 26 mai, qui inclut des prises intégrales de certains titres, encore jamais publiées sous ce format.

Pour ce disque, les Beatles se présentent sous les traits de membres d’un groupe imaginaire, le Sgt. Pepper’s Lonely Heart Club Band, sorte de fanfare psychédélique avec uniformes bigarrés.

L’enregistrement même de l’album est passé à la postérité. Il a été réalisé sur une période de cinq mois, très inhabituelle pour l’époque, le producteur George Martin se livrant à diverses expérimentations avec le matériel de mixage.

Le groupe lui-même a fait usage de multiples instruments très peu entendus en musique pop jusque-là, d’un orgue à une trompette piccolo, en passant par un harmonium.

Inspiré par un récent séjour en Inde, le guitariste George Harrison s’est essayé au sitar, pour mélanger les ragas indiens avec la pop occidentale sur le titre “Within You Without You”.

La richesse du son et sa complexité, mais aussi les textes parfois énigmatiques ont alimenté l’imagination de millions de fans, dont certains se sont livrés à de multiples interprétations.

Si elle n’a pas été immédiate, l’influence de “Sgt. Pepper’s” a été majeure dans le monde de la musique.

Pour Roger Waters, l’âme du groupe anglais Pink Floyd, avec cet opus en forme d’ovni, les Beatles ont envoyé un message: “nous pouvions être des artistes libres et il y avait de la valeur dans cette liberté”.