France: Macron et son gouvernement font bloc derrière un ministre mis en cause

Le président français Emmanuel Macron a appelé mercredi le gouvernement à la “solidarité” alors que l’un de ses ministres, Richard Ferrand, est visé par des soupçons de favoritisme dans une opération immobilière, en plein chantier sur l’éthique dans la vie politique. Le chef de l’Etat élu le 7 mai a tenu en Conseil des ministres à “appeler à la solidarité, la responsabilité”, a rapporté le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner. “Il a rappelé que notre objectif doit être de façon permanente celui de l’exemplarité dans nos actions publiques”, a-t-il ajouté, alors que le nouveau gouvernement nommé par M. Macron prépare un texte de loi sur la moralisation de la vie politique française.

La semaine dernière, l’hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné a révélé que l’épouse de M. Ferrand avait bénéficié de l’attribution d’un marché de location d’une mutuelle d’assurance quand il en était le directeur général (1998-2012). Un autre volet concerne l’embauche de son fils quelques mois comme collaborateur parlementaire.

Des révélations qui surviennent peu avant la tenue les 11 et 18 juin d’élections législatives cruciales pour Emmanuel Macron, en quête de majorité à l’Assemblée pour pouvoir mettre en oeuvre son programme de réformes. “Tout ce que j’ai fait dans ma vie professionnelle est légal, public, transparent”, a réagi mercredi au micro de France Inter M. Ferrand, un très proche d’Emmanuel Macron, en excluant de démissionner malgré les attaques répétées de l’opposition. Saisie, la justice française a estimé qu’à ce stade il n’y avait pas matière à enquêter.

M. Ferrand avait reçu le soutien mardi soir du Premier ministre, Edouard Philippe, qui avait toutefois pointé “l’exaspération des Français” devant ce type de pratiques, et rappelé que tout ministre inculpé devrait démissionner.

Selon un sondage publié mercredi, une large majorité de Français estime que Richard Ferrand ainsi que Marielle de Sarnez, ministre elle aussi dans le collimateur pour une autre affaire, devraient démissionner du gouvernement.

La ministre des Affaires européennes, visée avec 18 autres députés européens par une enquête pour des emplois fictifs présumés de collaborateurs au Parlement européen, a qualifié mercredi ces accusation de “mensonges”, et déposé une plainte pour “dénonciation calomnieuse” contre l’eurodéputée française d’extrême droite à l’origine de la procédure.