Des avocats veulent contester l'ultimatum du gouvernement australien aux "faux réfugiés"

Des avocats défendant la cause des demandeurs d’asile en Australie, ont averti lundi qu’ils n’hésiteraient pas à porter leurs cas au tribunal au lendemain du 1er octobre, date butoir pour introduire une demande du statut de réfugié à ceux arrivés illégalement par bateau. La date butoir fixée par le ministre de l’Immigration australien Peter Dutton, concernant 7.500 demandeurs d’asile bénéficiant d’un visa temporaire, pourrait être difficile à respecter, alors que le processus s’avère compliqué et requiert de répondre à des centaines de questions, met en garde l’avocat David Manne.

“Tout geste du gouvernement pour les priver d’une audition équitable et pour ne pas les autoriser à demander l’asile s’en suivra de poursuites en justice”, a mis en garde M. Manne.

Celui-ci, qui vient en aide à 2.000 demandeurs d’asile, affirme qu’il n’est possible de démarrer une procédure de demande que depuis 2015 et que des arriérés se sont accumulés.

Les demandeurs d’asile ont dû attendre des années pour obtenir une réponse du gouvernement pour se voir ensuite privés d’une aide et confrontés à une procédure plus compliquée, selon Tim O’Connor, porte-parole du Conseil pour les réfugiés d’Australie.

Le gouvernement a en effet récemment mis fin à des services de traduction et le ministre Dutton a affirmé que certains individus étaient des “faux réfugiés”. “Ce sont des personnes qui sont ici depuis cinq, six ou sept ans, demandent d’être reconnues comme réfugiés, mais ne fournissent aucune information, ne répondent pas aux questions et dans certains cas ne dévoilent pas leur identité”, a affirmé le ministre dans une interview télévisée.

“Ils attendent de moi de leur octroyer des visas, leur permettant de devenir citoyens, alors que nous ne connaissons même pas l’identité de ces gens”, a-t-il observé.

Ces propos sont dans ligne du gouvernement de Canberra qui cherche a durcir davantage son système d’immigration déjà réputé sévère. Récemment, les règles relatives à la délivrance des visas de vacances-travail ou pour les travailleurs qualifiés ont été rendues plus contraignantes.